Les PME gardent leur optimisme malgré la pénurie de main-d’œuvre et l’inflation

 économie de pièces

Alors que l’économie redémarre lentement, les PME espèrent surfer sur cette vague pour consolider, voire améliorer leur situation financière. Cette confiance ne masque pas pour autant les inquiétudes liées à la pénurie de main-d’œuvre, l’inflation des matières premières, l’échéance des charges fiscales et la gestion du retour de télétravail des collaborateurs.

Malgré l’avancement de la couverture vaccinale en France, la situation sanitaire reste assez floue, à cause notamment du variant Delta et des nouveaux variants locaux ou importés. Ce fragile équilibre impacte logiquement l’activité des entreprises de toutes tailles, qui doivent patienter quelques mois supplémentaires avant de retrouver leur rythme d’avant-crise.

La situation n’empêche pas les patrons de se montrer confiants quant à la capacité de leur entreprise à rebondir. Les chiffres d’une étude récente de la CPME semblent leur donner raison. Néanmoins, la prudence est de rigueur : les conséquences économiques de la crise sanitaire pèseront jusqu’au bout sur la relance de l’activité des entreprises.

Des nuages d’incertitudes sur le chemin de la reprise

À cause de la situation épidémiologique, la majorité des entreprises ont revu leur organisation de travail pour s’adapter aux contraintes sanitaires et maintenir un niveau d’activité leur permettant de subvenir à leur besoin de trésorerie. Les compagnies les plus touchées ont fait appel au chômage partiel, tandis que les autres se sont tournées vers le télétravail.

Au fur et à mesure que l’horizon sanitaire s’éclaircit, de plus en plus de dirigeants souhaitent faire revenir les salariés dans les locaux. 81 % des chefs d’entreprises envisageraient un retour sur site de tous les collaborateurs. Selon l’étude de la CPME, 29 % des patrons craignent de devoir gérer des tensions avec certains salariés réticents à l’idée de retourner au bureau. Bien que préoccupante, la question du retour de télétravail est secondaire par rapport aux difficultés de recrutement constatées par plusieurs chefs d’entreprise.

44 % des patrons interrogés par la CPME disent avoir du mal à trouver la main-d’œuvre nécessaire pour la reprise. Plus de la moitié (57 %) avouent même avoir renoncé à des projets ou à des marchés, à cause des difficultés de recrutement. Ces problèmes affectent en particulier les acteurs du BTP, de la restauration et de l’hôtellerie. L’autre obstacle sur le chemin de la reprise concerne l’augmentation des prix des matières premières. Ce sujet inquiète 64 % des PME, dont 21 % ont été contraintes d’abandonner des marchés à cause de difficultés d’approvisionnement.

Le remboursement des échéances fiscales et sociales constitue un autre frein à la reprise de certaines entreprises. Pour 18 % des patrons questionnés par la CPME, leur compagnie ne dispose pas de réserve de trésorerie suffisante pour honorer ces remboursements. 23 % des dirigeants n’ont même pas établi de calendrier précis pour le paiement de ces dettes.

Des entreprises globalement résilientes et optimistes

En dépit de toutes ces incertitudes, les patrons de PME ont une assez bonne opinion de leur situation financière à la fin du premier semestre 2021. Sur les 1 100 chefs d’entreprise interrogés par la CPME, 22 % disent constater une amélioration sur le plan financier depuis la crise sanitaire.

40 % estiment avoir une situation financière identique depuis le début de la crise. 61 % des répondants jugent que leur entreprise se trouve au même niveau ou a progressé par rapport au premier semestre 2020. Seuls 39 % des dirigeants rapportent une régression durant cette période. Dans le contexte actuel, 67 % des chefs d’entreprise s’attendent à un second semestre 2021 identique, voire meilleur par rapport à l’année précédente.

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