La situation du marché du travail outre-Atlantique reste inquiétante, plus d’un an après les premières mesures strictes visant à stopper la propagation du virus. Néanmoins, les signes d’un redressement tant attendu commencent à apparaître ces derniers mois. En juillet, le taux de chômage a ainsi baissé plus que prévu, grâce au secteur privé.
À l’échelle mondiale, la pandémie de Covid-19 continue de faire plusieurs victimes, même si le nombre de morts et le nombre de malades sont nettement inférieurs comparés aux chiffres de la première vague. Les autorités se montrent malgré tout prudentes, surtout face à l’émergence du variant Delta. Les employeurs adoptent à peu près la même posture. Aux États-Unis, les sociétés de services ont recruté en masse en juillet, en espérant que la reprise économique observée ces derniers mois perdure. Toutefois, le rythme de création d’emplois se révèle encore insuffisant, à cause des difficultés de recrutement et des craintes légitimes concernant l’évolution de l’épidémie.
Sans grande surprise, les aides financières octroyées par les autorités américaines pour soutenir le besoin de trésorerie des entreprises et des ménages face au nouveau coronavirus sont d’une ampleur inégalée. Le plan de relance proposé par l’administration Biden représente le dernier volet de ces dispositifs. Le président américain souhaite consacrer 1 900 milliards de dollars du budget pour stimuler et accélérer le redressement économique du pays. Sur ce budget, 400 milliards USD devraient être versés aux ménages les plus précaires, sous forme de « stimulus checks » censés booster la consommation – et, par ricochet, l’activité des entreprises.
Ces aides exceptionnelles ont été salvatrices pour des milliers de sociétés, surtout les entreprises de services qui ont commencé à réembaucher. Les analystes constatent toutefois que cet énorme afflux d’argent injecté dans l’économie n’efface pas complètement les nombreuses barrières au retour à l’emploi aux États-Unis. Le taux de participation au marché de l’emploi plafonne à 61,7 % en juillet, soit 1,6 point de moins par rapport à février 2020. Autrement dit, des millions de citoyens et résidents américains hésitent encore à chercher du travail, à cause du risque sanitaire – toujours présent –, des horaires et fréquences toujours limités des transports en commun et des problèmes de garde d’enfants.
Malgré cette situation pleine d’incertitudes, le marché du travail américain reprend un peu de couleurs en juillet. Plus d’un an après le début de l’épidémie – qui a provoqué la suppression de 20 millions d’emplois –, le taux de chômage revient à 5,4 %, soit 0,5 point de moins par rapport au mois précédent.
Le Département du travail a recensé 943 000 nouveaux emplois sur cette période, soit 18 000 de plus que ce les analystes ont prévu. Ces chiffres semblent indiquer que le redressement de l’économie intervient plus rapidement que prévu. Les observateurs soulignent toutefois que ces statistiques montrent seulement l’état du marché du travail américain début juillet, lorsque la menace du variant Delta était encore trop vague pour inquiéter les recruteurs.
