Personne ne peut encore prédire avec exactitude la fin de l’épidémie de Covid-19. Par ailleurs, on sait déjà que les PME des secteurs hôtelleries et restauration en sont actuellement sorties plus fortes, en matière de trésorerie et de solvabilité. Cette observation du Conseil d’analyse économique tranche avec les prévisions alarmistes faites pendant la crise.
L’exercice 2020 s’est avéré exceptionnellement difficile pour les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Les restrictions sanitaires, telles que les fermetures administratives, l’obligation de passe sanitaire et les jauges en intérieur, ont perturbé l’activité, à tel point que beaucoup s’attendaient à une vague de faillites de restaurateurs début 2021.
Ces projections alarmistes ne se sont jamais réalisées, grâce à l’intervention rapide et massive de l’État. Dès les premiers confinements, le gouvernement a mis sur pied un ensemble de dispositifs permettant aux restaurateurs et hôteliers de passer outre l’absence d’activité. Selon les chiffres du Conseil d’analyse économique, l’efficacité de ces mesures a dépassé les attentes.
Alors qu’elles avaient beaucoup de mal à subvenir à leur besoin de trésorerie au début de la crise, les entreprises de l’hôtellerie et restauration ont remonté la pente assez rapidement, selon une étude récente du Conseil d’analyse économique. Les données de l’instance font apparaître une bonne situation de trésorerie pour les établissements hôteliers et les restaurateurs, dont certains pourraient même augmenter les salaires dans les prochains mois. 19,9 % des entreprises interrogées par le CAE disent avoir une « très bonne » réserve de liquidités.
ImportantSeulement 0,69 % des restaurateurs et hôteliers se trouvent dans une situation de trésorerie compliquée.
Ces chiffres sont bien meilleurs comparés aux autres secteurs d’activité, comme la construction, où 4,4 % des PME font état de graves problèmes de trésorerie. Près de 12 % des PME de la restauration reconnaissent avoir une bonne situation financière (revenus, bénéfices et faible endettement).
Il s’agit là aussi des meilleurs résultats observés par le CEA tous secteurs d’activités confondus. Les entreprises d’action sociale et de la santé humaine et les activités de commerce et réparation automobile complètent le podium, avec respectivement 9,3 % et 7,8 % qui se trouvent dans une « très bonne » situation financière.
Toujours selon le Conseil d’analyse économique, les entreprises de l’hôtellerie-restauration semblent aujourd’hui plus solides financièrement qu’avant la crise. Le CEA en arrive à cette conclusion après avoir analysé l’encours net de 100 000 TPE/PME de 12 secteurs différents.
L’étude a montré que 4,8 % seulement des restaurateurs et hôteliers souffrent d’une situation financière inquiétante, un taux bien inférieur à l’ensemble des 12 secteurs d’activités observés par le CEA. Cette solidité financière a sans doute aidé ces entreprises à rester debout durant les confinements successifs et d’en sortir plus fortes qu’avant. Un des auteurs de l’analyse souligne le contraste entre la situation actuelle des PME hôtelières et les perspectives sombres annoncées par les experts durant les premiers mois de la crise sanitaire.
ImportantLes restaurateurs eux-mêmes croyaient qu’entre 40 et 50 % des établissements du secteur allaient être en cessation de paiement à cause de l’épidémie.
Étant donné la situation actuelle, on ne peut que reconnaître l’effet salvateur des mesures de soutien de l’État, telles que le :
