Le déficit budgétaire pèsera moins sur le besoin de financement de la France en 2022

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L’Agence France Trésor (AFT) a récemment rendu publique l’une des dernières décisions prises par le gouvernement en ce qui concerne le projet de loi de finances pour 2022. L’occasion pour l’organisme de démontrer que par rapport aux périodes d’exercice précédentes, le déficit budgétaire pèsera moins sur le besoin de financement du pays.

En dévoilant les grandes lignes du projet de loi des finances pour 2022, l’AFT a démontré que pour la prochaine période d’exercice, la France s’attend à un besoin prévisionnel de financement élevé à 292,7 milliards d’euros.

Ce, en soulignant que, malgré sa part non négligeable, le déficit budgétaire pèsera moins que d’habitude sur ce montant en cédant la place aux remboursements des dettes anciennes qui arriveront à échéance.

Un besoin de trésorerie conséquent que le pays se doit de régler en utilisant différentes stratégies selon l’Agence mettant en avant le recours massif à des dettes publiques à moyen et long terme.

Le déficit budgétaire pèsera moins

D’après l’AFT, deux facteurs majeurs jouent de leur influence sur le besoin de financement de la France, les remboursements des dettes anciennes et le déficit budgétaire. Et en ce qui concerne la saison 2022, l’Agence a tenu à faire savoir que sur les 292,7 milliards d’euros attendus, la part de ces éléments est estimée à 289,7 milliards d’euros dont :

  • 146,3 milliards pour les remboursements de dettes ;
  • 143,4 milliards pour le déficit budgétaire.

Inutile de préciser que cette fois, le poids du déficit budgétaire s’est quelque peu amoindri par rapport aux dettes anciennes. Non pas sans raison selon l’AFT faisant valoir que cette prévision est le fruit d’une tendance baissière amorcée cette année et portée par un levier majeur :

La reprise de la croissance plus rapide que prévu qui a permis à la loi de finances révisée en juillet 2021 de réduire le déficit à financer de 220,1 milliards à 197,6 milliards.

Une bonne nouvelle qui a également permis à l’État de réduire d’autres sources de dépenses comme :

  • L’encours net de BFT (dette court terme) passant de 19,5 milliards d’euros à 5 milliards ;
  • La ponction du compte du Trésor passant de 48,4 milliards d’euros à 32,8 milliards.

Soit, autant de facteurs qui devront permettre à la France de revoir à la baisse ses prévisions en matière de ratio dette/PIB à 115,6% d’ici à la fin de l’année et à 114% en 2022.

L’État mise sur les emprunts à moyen et long terme

Selon les prévisions, la France se doit de disposer de 292,7 milliards d’euros en 2022. Un besoin de trésorerie que l’État a prévu de satisfaire en misant principalement sur les emprunts à moyen et long terme selon l’AFT faisant allusion à une émission de dettes publiques estimée à 260 milliards d’euros dont :

  • 113,7 milliards d’émissions de dette nouvelle ;
  • 146,3 milliards d’amortissements de dettes.

Soit, à un niveau d’endettement aussi élevé que sur les saisons 2020 et 2021 selon l’Agence ajoutant à la liste d’autres sources budgétaires comme :

  • L’encours des titres à court terme (BTF) limité à 5 milliards d’euros ;
  • Le solde du compte du Trésor estimé à 22,3 milliards d’euros.

À Cyril Rousseau, directeur général de l’AFT de préciser concernant ce dernier point :

En 2020, quand la crise sanitaire a éclaté, nous avons décidé de mobiliser rapidement, à l’instar d’autres pays, un volume de financement pour être en mesure de faire face à l’évolution de la crise et d’apporter des liquidités à l’État, quelle que soit la situation. Ces montants, qui se sont traduits par une hausse des disponibilités du Trésor, ont permis de financer une partie de l’année 2021 et 2022.

Cyril Rousseau

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