La « Coop des masques » de Grâces poursuit son opération de déstockage pour éviter la faillite

masques

Victime d’une chute des commandes depuis plusieurs mois, la Coop des masques de Grâces, à proximité de Guingamp s’approche dangereusement du dépôt de bilan. Cette SCIC compte bien résister : elle organise depuis quelques semaines une grande opération de déstockage visant à reconstituer ses caisses le plus rapidement possible.

Durant les premières semaines de l’épidémie de Covid-19, la France a souffert d’une grave pénurie de masques chirurgicaux et des protections de type FFP2 et FFP3. Les stocks constitués par les autorités sanitaires se sont révélés largement insuffisants – ce qui a valu bien des soucis à la ministre de la Santé de l’époque.

Pris de court, le pays a relancé en urgence ses ateliers et usines de fabrication de masques, tout en multipliant les commandes à l’étranger. Un an après, les réserves de l’État ont été reconstituées, avec 500 millions de masques FFP2 et près de 1,5 milliard de masques chirurgicaux.

6 millions de masques à écouler en urgence

En manque de commandes et de liquidités, la Coop des Masques de Grâces éprouve beaucoup de difficultés à financer son besoin de trésorerie depuis quelques mois. Elle fait partie des Sociétés coopératives d’intérêt collectif constituées en urgence durant les premiers mois de la crise sanitaire en France, pour combattre la pénurie de masques chirurgicaux sur le marché. La coopérative a été fondée en mars 2020 sur l’initiative d’un groupe d’anciens salariés de l’usine Spérian, fermée en 2018.

L’activité de la Coop des Masques a bien démarré au printemps 2020, soutenue par les demandes importantes des :

  • Hôpitaux ;
  • Centres de santé ;
  • Médecins ;
  • Associations ;
  • Particuliers.

L’amélioration de la situation sanitaire et la reconstitution des stocks des hôpitaux ont porté un coup dur à l’entreprise. Les commandes ont cessé du jour au lendemain et les stocks se sont accumulés. La Coop des Masques cherche actuellement à écouler environ 6 millions de masques chirurgicaux, initialement destinés à des clients qui se sont rétractés. Depuis quelques semaines, la coopérative fait appel aux communes, aux entreprises, aux associations et aux citoyens de la Bretagne dans l’espoir de vendre rapidement ces stocks et se sauver de la faillite. Son appel à l’aide semble entendu, puisque ses ventes ont quelque peu décollé depuis le début de l’opération déstockage.

Des masques vendus jusqu’à moitié prix

Selon Guy Hascoët, président démissionnaire de la Coop, la situation catastrophique de la société est étroitement liée à la stratégie d’approvisionnement des autorités sanitaires. Au lieu d’acheter leurs masques chirurgicaux auprès de fournisseurs locaux,

ImportantLes centres hospitaliers et les acteurs de la santé publique se tournent vers des producteurs étrangers, essentiellement asiatiques, qui proposent des prix plus bas.

La différence atteint 4 centimes d’euros par masque, selon le président, qui a quitté son poste fin septembre. En conséquence, 97 % des masques disponibles en France viennent d’Asie. Pour se sauver, la Coop des Masques a choisi de brader ses prix et espérer ainsi attirer le maximum d’acheteurs. Durant l’opération déstockage, les masques produits par les 23 salariés de la coopérative sont vendus à un prix inférieur de 30 à 50 %. À ce tarif, la société entend récupérer jusqu’à 1 million d’euros sur les 6 millions d’unités invendus.

Retour au de page