460 milliards de dollars par an nécessaires pour lutter contre la déforestation

Budget lutte déforestation

À moins de trois semaines de la COP26 à Glasgow, une trentaine d’associations ont publié un rapport critique sur les plans d’actions des gouvernements contre la déforestation. Les signataires de l’étude estiment que les fonds alloués dans ce combat couvrent uniquement entre 0,5 et 5 % des besoins actuels.

Le transport, l’industrie et le bâtiment comptent parmi les secteurs les plus émetteurs en gaz à effet de serre. La destruction des forêts primaires libère également d’énormes quantités de CO2 dans l’atmosphère, entre 10 à 12 % du total mondial selon les estimations.

À cause de ces dégradations rapides, les zones forestières perdent progressivement leur capacité à absorber le carbone, et cela est très problématique. Les associations pour l’environnement et plusieurs ONG appellent ainsi à un renforcement des mesures gouvernementales contre la déforestation. Au-delà des actions de sensibilisation, les États doivent investir beaucoup plus d’argent dans cette lutte, s’ils veulent inverser ou du moins ralentir le réchauffement climatique.

Dépenser davantage dans la protection des forêts

Protéger les derniers espaces de forêts primaires de la Terre requiert de la volonté, énormément d’engagements et encore plus de fonds. Le besoin de trésorerie de cette vaste entreprise se situerait entre 45 et 460 milliards de dollars par an selon les estimations des organisations gouvernementales. Ces montants sont jusqu’à 20 fois plus élevés que ce que les pays dépensent en moyenne dans les plans d’action contre la déforestation.

ImportantLes pays les plus touchés par ce fléau sont bien conscients de ces besoins : un quart des États interrogés estiment qu’ils ne pourraient jamais atteindre leurs objectifs environnementaux sans un financement international.

Sans argent, le combat contre la destruction des forêts est perdu d’avance.

Intensifier et accélérer la lutte contre la déforestation

Selon le rapport des organisations environnementales, une minorité seulement des pays forestiers ont fixé des objectifs quantifiables dans leur stratégie contre la déforestation. Ces derniers portent notamment sur des :

  • Superficies minimales à reboiser ou à protéger chaque année ;
  • Réductions des émissions de gaz carbonique issu de la destruction de forêts.

Deux tiers des grandes nations forestières n’ont pas quantifié leurs objectifs forestiers. Dans les deux cas, les plans annoncés par ces États sont loin d’être suffisants pour inverser le réchauffement climatique dû à la dégradation des écosystèmes forestiers. Le document précise qu’il faudrait quintupler les efforts de reforestation et de conservation d’ici 2030, puis les tripler de nouveau avant 2050 pour que les cibles de l’Accord de Paris soient atteintes. Plusieurs pays se préparent ainsi à un intense lobbying afin d’obtenir plus de fonds pour les forêts lors de la prochaine COP26.

Le Brésil pourrait s’engager sur cette voie, si l’on croit les déclarations de son ministre des Affaires étrangères. Le pays est sans conteste l’un des plus touchés par la déforestation, le bassin amazonien ayant perdu 513 016 km2 de ses forêts tropicales entre 2000 et 2018. Au niveau mondial, 4,2 millions d’hectares de forêts – l’équivalent de la superficie de la Hollande – ont disparu. Les auteurs du rapport souhaitent vivement que les participants à la COP26 se penchent plus sérieusement sur la question.

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