Les transporteurs aériens réclament des aides supplémentaires de l’État

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La fermeture des frontières et les restrictions de voyage ont porté un coup dur aux compagnies aériennes françaises en 2020. Il a fallu attendre l’été dernier pour qu’elles renouent avec un niveau d’activité proche de la normale. Cette reprise est loin d’être suffisante pour les extirper d’une zone de turbulences qui s’étire en longueur.

Sans surprise, les compagnies aériennes mondiales ont subi d’énormes pertes en 2020, sous l’effet du Covid-19. L’IATA chiffre le déficit à 118,5 milliards de dollars, contre 25,9 milliards USD de profits en 2019. Même si la situation sanitaire s’améliore, la crise du transport aérien n’est pas près de s’arrêter. Le secteur devrait enregistrer une perte nette de 38,7 milliards de dollars cette année, en dépit des 173 milliards d’aides étatiques injectées par les gouvernements depuis le début de la pandémie. Ce soutien financier a été salvateur pour certaines compagnies, comme Air France-KLM, qui a évité de justesse un crash historique.

Un redémarrage perturbé par les incertitudes épidémiologiques

Toutes les compagnies aériennes mondiales ont constaté un net rebond de leur activité durant la période estivale. Ce redécollage rapide a généré des liquidités qui ont tant banqué à leur besoin de trésorerie depuis plus d’un an. Toutefois, l’embellie a été de courte durée. Faisant face à une nouvelle flambée des contaminations, des pays comme les États-Unis et les Caraïbes ont durci les conditions d’entrée sur leur territoire. Ces changements affectent directement l’activité des transporteurs aériens, qui continuent de subir des stop-and-go préjudiciables à leurs revenus et à leur stabilité financière.

Ces fluctuations liées à l’épidémie, toujours forte dans plusieurs destinations, ont entraîné une nouvelle chute de l’activité aérienne en septembre. Les compagnies françaises enregistrent ainsi une baisse de 52 % de leur trafic, par rapport au niveau d’avant crise. La différence atteint - 60 % si l’on compare sous le prisme du chiffre d’affaires. Le PDG de Corsair, Pascal De Izaguirre, parle à juste titre d’une sortie de crise « trop lente », qui nécessite une nouvelle intervention de l’État.

Un retour ou un prolongement des aides étatiques

Compte tenu du rôle central du transport aérien sur l’économie, les experts ne doutent pas de l’engagement de l’État auprès des compagnies aériennes françaises. Il reste à savoir sous quelle forme se présentera le nouveau soutien du gouvernement. Du côté du pavillon français, les patrons suggèrent le report du remboursement des participations sociales et le décalage du paiement des PGE jusqu’en 2024. Ils demandent aussi l’étalement du remboursement de ces prêts aidés sur 48 mois.

À l’approche de l’hiver, certaines compagnies souhaitent être exonérées de la taxe de l’aviation civile et la taxe de solidarité. Cette mesure temporaire serait urgente pour les aider à reconstituer rapidement leur trésorerie et aborder sereinement la reprise annoncée du trafic durant cette période. French Bee, Air Caraïbes, Corsair et Air France réclament également la mise en place d’un chômage partiel longue durée. Ce dispositif devrait en outre s’amplifier et proposer une indemnisation plus élevée, jusqu’à 70 % du revenu mensuel brut. L’État n’a pas encore réagi publiquement à ces demandes.

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