Le redressement économique se jouera aussi sur les délais de paiement en 2021

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Les retards de paiement auront marqué l’exercice 2020 des entreprises. En l’absence de perspectives d’amélioration à court terme sur cette question, les experts estiment que le redressement économique en 2021 dépendra en grande partie de la capacité des PME, des grands groupes et des ETI à régler à temps leurs fournisseurs.

Sur le plan sanitaire, les autorités se trouvent toujours dans le flou total quant à la date de sortie de crise et du retour à la normale de la vie économique et sociale, si tant est que l’on puisse espérer revivre une telle « normalité ». Cette situation rajoute un poids en plus sur les entreprises, déjà en souffrance à cause des retards de paiement des clients. Avec le ralentissement des flux de liquidités, les crédits inter-entreprises continuent de gonfler durant les derniers mois de 2020. Cette tendance devrait perdurer tout au long du premier semestre, à moins qu’une reprise franche et rapide change la donne.

Des précautions de rigueur contre les retards de paiement

Cette année plus que jamais, les experts appellent les entreprises à redoubler de vigilance sur la question des délais de paiement des clients et des fournisseurs. Consciente du risque que cela représente sur le besoin en fond de roulement et la capacité des opérateurs à se relever après une année 2020 compliquée, la Banque de France donne un avis tranché sur le sujet. Elle recommande ainsi aux employeurs d’évaluer en amont la fiabilité et la solvabilité de leurs clients, avant d’engager toute démarche commerciale. Au moment de produire les factures, il est essentiel de bien formaliser le document et de détailler scrupuleusement les conditions de vente.

L’institution croit fermement en l’optimisation des délais de règlement grâce à la numérisation du processus de paiement. En cas de retard, elle encourage les opérateurs à procéder rapidement au recouvrement, en multipliant les relances et en faisant appel au savoir-faire d’un expert-comptable, si besoin.

Les experts martèlent cependant que la lutte contre le fléau des retards de paiement passe avant tout par la responsabilisation des clients. Tous les acteurs, indépendamment de leur taille et de leur secteur d’activité, doivent prendre conscience de l’énorme impact de leurs tergiversations sur la santé financière de leurs fournisseurs et de l’ensemble du tissu économique du pays.

Beaucoup d’incertitudes sur le tissu productif national

Ces recommandations de la Banque de France et de la Direction générale des finances publiques sonnent particulièrement vraies lorsque l’on observe les statistiques des factures en souffrance dans les transactions BtoB. Fin septembre, 53 % des paiements ont été en retard, les secteurs les plus touchés étant les cafés et la restauration. Les acteurs de la construction et de l’industrie s’en sortent relativement bien, avec des délais oscillant entre 10 et 12 jours.

Signe des difficultés latentes rencontrées par les opérateurs économiques, les délais de paiement ne reviennent toujours pas à leur niveau d’avant l’épidémie, une situation observée uniquement en France. Et ces retards concernent aussi bien les grandes entreprises et les ETI (16,9 jours en moyenne) que les TPE et PME (autour de 15 jours).

ImportantÀ l’approche du remboursement des PGE (130 Mds€ pour 630 000 entreprises) et des crédits bancaires (2 000 Mds€ d’encours),

L’espoir de voir cette courbe des paiements se redresser est mince.

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