Les perspectives de trésorerie des entreprises européennes s’annoncent sombres

gestion tresorerie entreprise

L’impact du Covid-19 sur les entreprises sera plus grave que prévu. Cet avertissement d’Euler Hermes sonne particulièrement vrai lorsque l’on s’attarde sur ses prévisions concernant la situation de trésorerie des compagnies de la zone euro en 2021. Face à ces perspectives inquiétantes, le soutien des États se révèle plus que jamais crucial.

Les deux vagues de l’épidémie de Covid-19 ont causé des dommages économiques plus importants que ce que la plupart des économistes ont prévu. Ces prévisions ne tiennent même pas compte d’une éventuelle dégradation de la situation sanitaire durant les premières semaines de 2021, une hypothèse qui commence à se vérifier dans certains pays tels que :

  • la Suède ;
  • le Royaume-Uni.

Avec le maintien des restrictions sanitaires et la relance économique qui se fait attendre, les entreprises s’exposent à une crise de trésorerie potentiellement fatale durant le prochain semestre. Euler Hermes en appelle donc à une nouvelle intervention des États pour « sauver » ces opérateurs en difficulté.

Une situation de trésorerie inquiétante en 2021

Selon les experts de l’assureur-crédit Euler Hermes, les entreprises européennes auront un grand besoin de trésorerie en 2021 à cause des répercussions économiques du Covid-19. En raison des mesures de restrictions sanitaires, beaucoup d’entre elles ont dû baisser les rideaux pendant trois mois au total, une interruption qui n’est pas sans conséquence sur :

  • leur flux de liquidités ;
  • leur marge bénéficiaire.

Cette longue période d’inactivité devrait entraîner jusqu’à 24 % des entreprises de l’Eurozone dans une crise de trésorerie, selon les prévisions d’Euler Hermes. En Allemagne et en France, 1 entreprise sur 4 se trouvera dans cette même situation.

Les secteurs de l’hôtellerie-restauration, les concessionnaires automobiles, les services de transports, les activités artistiques et de divertissements sont particulièrement exposés. Ces acteurs subiront une perte d’exploitation allant de -15 à 20 % en 2020.

Et les perspectives du prochain exercice sont loin d’être meilleures. Dès le premier semestre, plusieurs entreprises feront face au remboursement des reports de charge et des prêts aidés souscrits durant le premier confinement. Sur le plan sanitaire, le voile entourant l’arrivée effective des vaccins laisse entrevoir un prolongement du reconfinement, une éventualité loin de ravir les entreprises.

Une marge bénéficiaire plombée par l’impôt sur la production

Les experts d’Euler Hermes alertent également sur le recul de la marge bénéficiaire des sociétés non financières lors du premier semestre 2020. Ce repli atteint 7 % en France, contre :

  • 1,3 % aux Pays-Bas ;
  • 5,2 % en Espagne.

Dans l’Eurozone, seules les entreprises italiennes, belges et allemandes enregistrent une progression de leurs marges, les plus fortes hausses étant observées outre-Rhin. L’impôt sur la production serait le principal facteur à l’origine de ces baisses, surtout en France où ce prélèvement a doublé.

L’impact des reports de charge a donc été annulé ou amoindri, surtout vers la fin du deuxième trimestre 2020. Ces méfaits n’auraient pas échappé à l’exécutif, qui a annoncé un allègement de l’impôt sur la production en 2021 et en 2022.

En attendant, l’ombre d’une crise de trésorerie pèse toujours sur un quart des entreprises, à moins que l’État décide de prolonger ses aides exceptionnelles jusqu’à juin, au moins.

Retour au de page