Les winefunders investissent davantage dans les projets viticoles

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Dans l’imaginaire publique, la viticulture reste attachée à des traditions et des organisations centenaires, ce qui est en partie vrai. Néanmoins, de nouvelles tendances émergent dans ce domaine, surtout en matière de financement. Grâce au crowdfunding, des particuliers y investissent leur épargne privée et contribuent au développement d’initiatives écoresponsables et solidaires.

Les entrepreneurs qui reprennent ou se lancent dans un vignoble ne sont pas légion. Ce secteur d’activité s’expose régulièrement à des risques souvent imprévisibles et incontrôlables, mais qui ont pourtant des conséquences désastreuses. Le récent épisode de gel, en début d’avril, rappelle la grande vulnérabilité des viticulteurs face aux aléas naturels.

De vrais passionnés continuent malgré tout d’y consacrer leur corps et leur argent. Certains puisent dans leur fortune personnelle pour développer leur idée, non sans recourir au crédit bancaire. Beaucoup se tournent également vers le crowdfunding, où des plateformes spécialisées défendent leur initiative devant des investisseurs du vin ou des winefunders.

Le financement participatif en soutien du vignoble français

Le recours au crowdfunding pour financer le besoin de trésorerie d’un projet vinicole est relativement nouveau. Pourtant, des plateformes spécialisées parviennent déjà à séduire un panel d’investisseurs particuliers ou professionnels à la fois connaisseurs et passionnés. Winefunding est l’un de ces sites. Cette start-up propose aux entrepreneurs de collecter l’épargne privée des investisseurs en échange de parts dans le capital du domaine ou d’une rémunération annuelle.

En Provence, le domaine Carpe Diem géré par Albéric Philipon a déjà utilisé les services de Winefunding. L’entreprise prévoit de réaliser une autre campagne pour poursuivre la transition du domaine vers la biodynamie et financer l’installation d’une éolienne. Cette dernière servira à lutter contre les épisodes de gel et alimenter le site en électricité. Les particuliers qui placent leur épargne privée sur la plateforme se font rembourser en vin ou en numéraire, s’ils ne choisissent pas d’entrer au capital du vignoble.

Par souci de cohérence et, surtout pour limiter les risques de défaut, Winefunding confie l’évaluation de chaque projet à un comité d’experts qui regroupe des :

  • Sommeliers ;
  • Œnologues ;
  • Vignerons.

Terra Hominis est une autre plateforme spécialisée dans le crowdfunding centrée sur le vignoble. Cette entité propose aux investisseurs de cofinancer le développement de vignobles écoresponsables par de jeunes néovignerons ou par les bénéficiaires d’une transmission. Elle soutient aussi bien les vignobles reconnus que les domaines encore peu valorisés. Les particuliers qui placent leur argent deviennent copropriétaire du domaine.

Une alternative plus viable au financement bancaire

L’essor des plateformes de crowdfunding ciblant le vignoble est tout sauf un hasard. Depuis des années, les vignerons souffrent d’une situation financière délicate. La rentabilité annuelle de leur entreprise se situe bien en deçà des espérances. Seule bonne nouvelle : le prix du foncier augmente à une cadence relativement soutenue, donnant ainsi l’espoir d’une plus-value au moment de la revente.

Et tous les vignerons n’aspirent pas forcément à céder leur domaine, loin de là. La plupart des néovignerons qui investissent le milieu sont avant tout des amoureux du vin. Ils se sont reconvertis dans le vignoble en dépensant de l’argent accumulé dans une autre vie professionnelle. Ceux qui sont moins bien lotis peuvent compter sur la Dotation Jeune Agriculteur, en complément du financement bancaire.

Dans les deux cas, ces nouveaux entrepreneurs vinicoles doivent patienter plusieurs années avant d’apercevoir un semblant de rentabilité. Avec le crowdfunding, le vigneron partage l’effort financier et les risques avec les winefunders, un avantage inexistant dans le financement bancaire.

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