La Sécu est obligée de s’endetter pour verser les pensions de retraite

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En 2019, 372 000 nouveaux retraités ont accédé à leurs pensions, avec une allocation à la hausse par rapport à l’année précédente. Pour autant, les montants nets perçus par les subventionnés ont nettement régressé ces dernières années, la faute à l’inflation. Une problématique qui vient s’ajouter au manque de liquidités à disposition de la Sécurité sociale.

Les retraités sont bien lotis en France, comme en témoignent les chiffres publiés par la direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees). En effet, en 2019, le montant moyen de leurs pensions de retraite a légèrement augmenté par rapport à 2018. Par ailleurs, plus de personnes ont pu bénéficier de ces allocations : quelques centaines de milliers de bénéficiaires de plus par rapport à l’année précédente, selon la branche de l'administration publique centrale française.

Le bilan semble positif de premier abord, mais si on analyse la situation plus en profondeur, ces chiffres restent à relativiser. Ce constat cache, entre autres, un certain déséquilibre du système, avec une hausse des pensions inférieure à l’évolution de l’inflation et le besoin de trésorerie de la Sécurité sociale.

La hausse des prix rogne le pouvoir d’achat des retraités

En 2019, 17,8 millions de personnes ont perçu des pensions de retraite, avec un versement mensuel moyen de 1 532 euros. Une pension certes en hausse par rapport à 2018, mais son évolution est inférieure à celle de la hausse des prix à la consommation. Cela a eu pour conséquence une baisse du pouvoir d’achat des retraités.

Ce n’est pas une situation nouvelle, car depuis près de 20 ans, les pensions ont accusé une hausse inférieure à celle de l’inflation. Ainsi, les cotisations sociales tirées sur ces allocations sont en hausse continuelle. Une personne ayant pris sa retraite en 1995 a notamment affirmé percevoir une pension inférieure de 6,9 % aujourd’hui par rapport au montant qu’elle touchait en ce temps-là.

L’exécutif semble avoir connaissance de cette course désavantageuse pour la hausse des pensions face à l’augmentation des prix. Mais aucune solution probante n’a été trouvée jusqu’à maintenant, notamment à cause des différents dispositifs d’aides gouvernementales dont doit aussi tenir compte la Sécurité sociale. En clair, c’est une question de budget.

Mais les retraités semblent avoir trouvé une solution par eux-mêmes. En effet, les données de la Drees ont révélé que la grande majorité des personnes approchant de l’âge de la retraite décident de repousser leur départ. La raison serait qu’ils souhaiteraient continuer de percevoir plus de revenus mensuels et économiser ces derniers mois de salaires pour ne plus avoir à se soucier des problèmes financiers lorsqu’ils seront à la retraite et se prémunir d’une éventuelle baisse des pensions.

Trouver une solution pour endiguer l’endettement

En 2019, la Sécu a versé un total de 327,9 milliards d’euros de pensions de retraites, ce qui représente près de 13,5 % du PIB de la France. Le versement de ces allocations est largement en tête du premier poste de dépenses de la Sécu, entrainant de lourdes pertes difficiles à combler pour cette dernière.

Des solutions ont été imaginées ces dernières années pour essayer d’amortir ces déficits. Le gouvernement a notamment décidé de repousser l’âge moyen de départ à la retraite. Mais cette solution n’a été qu’un pansement qui n’a soigné que les blessures superficielles. La Sécu a ainsi dû s’endetter pour combler ses pertes.

Pour résoudre efficacement le besoin de trésorerie de la Sécu, il faut traiter le problème à sa source et trouver des sources de revenus pour renflouer durablement les caisses. Certains analystes suggèrent entre autres de réclamer aux travailleurs ayant travaillé l’année dernière les cotisations sociales non versées pour cause du covid-19.

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