Les propriétaires de résidences de tourisme traversent une mauvaise passe face à la recrudescence des loyers impayés

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La recrudescence des loyers impayés, il s’agit là de l’une des nombreuses conséquences de la crise sanitaire. Parmi les plus touchés, les exploitants des résidences de tourisme figurent désormais à la tête de liste des acteurs à éprouver beaucoup de mal à honorer cette obligation. Une situation qui n’est évidemment pas pour arranger le cas des propriétaires.

Dernièrement, la grogne a bien fait de gagner en ampleur auprès des propriétaires des résidences de tourisme. La raison, ils ont à faire face à un phénomène inédit mettant un grand nombre d’entre eux dans une mauvaise posture depuis des mois, alors qu’ils disposent de très peu de moyens pour rétablir l’équilibre, malgré les actions collectives menées pour tenter de régler le problème.

Pour des raisons essentiellement liées à la crise sanitaire, les exploitants de ces logements sont en effet dans l’impossibilité d’honorer l’essentiel des versements des loyers, tant leur santé financière est au plus mal suite à l’effondrement du niveau de fréquentation.

Les propriétaires se retrouvent dans une impasse

Face à l’accroissement des loyers impayés, la grogne gagne du terrain auprès des propriétaires. Non pas sans raison si l’on croit deux d’entre eux faisant respectivement savoir que :

CGH, qui gère notre résidence, nous a déduit 78 jours de revenus en 2020, sans aucune compensation ; nous ne serons pas une variable d’ajustement.
Depuis que Pierre & Vacances ne paie plus mes loyers, j’ai du mal à rembourser la banque.

Ainsi, tout indique que ces défauts de paiement ont bien fait d’impacter négativement la situation économique et financière de ces investisseurs qui éprouvent désormais des peines à payer leur crédit si d’autres sont amenés à étudier la piste de la revente à perte de leur bien.

La raison expliquant en outre les actions collectives menées contre certains de ces gestionnaires si ce n’est que d’énumérer le cas de Pierre & Vacances ainsi que de Center Parcs et ses filiales qui, depuis début février, font l’objet d’une procédure de conciliation auprès du tribunal de commerce de Paris face à près de 20 000 propriétaires. Une option qui n’est pas trop pour jouer en la faveur de ces derniers se trouvant désormais dans une impasse selon Pierre Hautus, directeur général de l’Unpi soulignant que :

Il ne faut pas se faire d’illusion, elle débouchera soit sur le paiement de loyers minorés, soit sur le non-paiement.

Pierre Hautus

Un constat d’autant plus pertinent selon un avocat de la défense des propriétaires mettant en avant l’existence de la loi d’urgence sanitaire du 14 novembre 2020 en faisant valoir que :

Cette loi introduit l’impossibilité de saisir le tribunal en vue de recouvrer des loyers impayés.

Les exploitants également

Autant dire que si les propriétaires sont actuellement dans une impasse face aux loyers impayés, c’est essentiellement parce que les exploitants sont également dans la même situation avec pour leur part l’impossibilité d’honorer leur obligation. Et ce n’est pas faute de le croire puisqu’avec la crise, leur santé financière s’est fortement détériorée pour empêcher un bon nombre d’entre eux de répondre à ce besoin de trésorerie notamment suite à l’effondrement des fréquentations des résidences de tourisme porté par :

  • Les confinements ;
  • La fermeture des frontières.

Les conséquences ne sont d’ailleurs pas des plus encourageantes si l’on tient compte du rapport du Syndicat national des résidences de tourisme (SNRT) traitant le sujet pour la saison 2020 en ce qui concerne le secteur du tourisme d’affaires faisant état :

  • D’une baisse moyenne de fréquentation de 51% en Île-de-France et de 30% en province
  • D’un effondrement de chiffre d’affaires atteignant la barre des 71% en Île-de-France et 66% en province.
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