Les Chiliens se manifestent afin de pouvoir utiliser l’argent de leur épargne retraite obligatoire

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La pandémie du covid-19 a eu de lourdes conséquences économiques sur le Chili. Bon nombre de citoyens perçoivent aujourd’hui des revenus inférieurs au seuil de pauvreté ou sont endettés. Les Chiliens exigent ainsi de pouvoir puiser dans leur épargne retraite obligatoire pour subvenir aux besoins de leur famille, ce à quoi le gouvernement s’oppose.

En France, la crise sanitaire a incité les citoyens à réduire considérablement leurs dépenses et gonfler leur compte épargne. Une tendance compréhensible, mais qui freine la relance économique. En effet, le gouvernement a indiqué que pour que la machine économique redémarre, il faut que les Français reprennent leurs habitudes de consommation. La situation dans l’Hexagone a quelques similarités avec celle en Chili, où le gouvernement chilien souhaite mobiliser l’argent sur les comptes épargnes afin de combler le besoin de trésorerie et relancer l’économie.

Mais dans ce pays d’Amérique du Sud, la pandémie du covid-19 a accentué la précarité et les citoyens souhaitent ainsi piocher dans leur épargne.

Le gouvernement tente de bloquer la réforme adoptée au Congrès

La situation sanitaire se trouve à un niveau on ne peut plus critique au Chili. En effet, le pays fait face à une deuxième vague de contaminations, qui semble être plus meurtrière que la première. Pire encore, la crise sanitaire a eu pour conséquence d’augmenter considérablement le taux de chômage. Bon nombre de citoyens ont ainsi vu leurs revenus baisser en dessous du seuil de pauvreté.

Face à cette situation et à cause du manque d’aides de l’État, les citoyens chiliens ont exigé de pouvoir puiser dans leur épargne retraite individuelle et obligatoire. Une requête à laquelle le Congrès a répondu favorablement, mais l’État tente de bloquer cette mesure.

Et pour cause, le gouvernement souhaite utiliser l’argent dormant sur les comptes épargnes pour la relance économique du pays. Il a ainsi saisi le tribunal constitutionnel pour bloquer la réforme adoptée au Congrès. Une décision qui aurait révolté une bonne partie des citoyens chiliens qui ont ainsi décidé d’organiser des manifestations, mettant le feu à des barricades. À savoir, les émeutes sont particulièrement virulentes dans la capitale de ce pays d’Amérique latine.

Le manque d’aides de l’État

Depuis le début de la crise sanitaire, la pauvreté gagne considérablement du terrain au Chili où près de 8 habitants sur 10 sont strictement confinés. Qui plus est, à cause de la pandémie du covid-19, le nombre de Chiliens à avoir perdu leur emploi et qui peinent à subvenir aux besoins de leur famille affiche une courbe haussière.

La situation à La Cisterna, une soupe populaire, illustre bien l’évolution des retombées économiques de la crise depuis mars 2020. À l’une des bénévoles de témoigner :

Pendant quelques mois, on a eu un peu moins de monde. Mais maintenant, les gens reviennent nous voir.

La situation est d’autant plus consternante, car les aides distribuées par l’État semblent être insuffisantes. Certes, des allocations sont octroyées aux foyers démunis, mais les critères sont jugés trop stricts par les citoyens. Par exemple, les retraités ne sont pas éligibles. Ce qui explique alors les manifestations dans tous les territoires chiliens, pour accéder à l’épargne retraite obligatoire. Qui plus est, à cause de la précarité, bon nombre des citoyens sont aujourd’hui endettés.

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