La compagnie Aircalin négocie une aide publique pour survivre

 avion aircalin

La Nouvelle-Calédonie dispose de sa propre compagnie aérienne, qui assure les liaisons entre l’archipel et les îles du Pacifique Sud, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Durement touchée par la chute du trafic aérien, l’entreprise éprouve de sérieuses difficultés économiques. Son patron fait appel à une aide publique de la France pour remonter la pente.

La pandémie mondiale a particulièrement pesé sur les finances de l’industrie du transport aérien depuis plus d’un an. Les grosses compagnies mondiales telles que Lufthansa et Air France ont subi de lourdes pertes à cause de la crise sanitaire. Les autres groupes, comme Aircalin, se trouvent également dans une forte zone de turbulences, dont les effets peuvent être dévastateurs à moyen terme.

Le directeur général de la compagnie aérienne de la Nouvelle-Calédonie estime qu’une aide financière publique s’avère incontournable pour sauver son entreprise. Dans cette optique, il a entamé des discussions avec l’État français, en parallèle d’un important plan d’économie – à l’échelle de la compagnie.

Une aide publique en complément d’un plan d’économies

Avant la crise sanitaire qui frappe le monde depuis plus d’un an, Aircalin avait peu de mal à financer son besoin de trésorerie grâce aux liaisons avec l’étranger – notamment l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ces vols ont assuré la moitié de ses revenus. La compagnie espère bien réexploiter ces lignes, à condition d’obtenir l’accord des deux pays. Les Australiens et les Néo-Zélandais peuvent actuellement voyager librement sans quarantaine, grâce à la « bulle » sanitaire mise en place par les deux nations.

La Nouvelle-Calédonie tente aujourd’hui de rejoindre cette « bulle », arguant le faible risque de contamination sur son territoire et la fin du confinement le 1er avril dernier. Les autorités d’Australie et de Nouvelle-Zélande jouent cependant la prudence et préfèrent attendre avant de donner suite à la requête du gouvernement de l’archipel.

Didier Tappero, directeur général de l’entreprise, estime à environ 60 millions d’euros l’aide publique dont Aircalin a besoin pour passer la crise.

Cette estimation repose sur l’hypothèse d’une relance partielle du trafic de passages à la fin de l’année, suivie d’un retour au niveau d’avant-crise du transport aérien à l’horizon 2024. La compagnie a déjà mis en place un plan d’économies. Il s’agit d’un plan de départs volontaires de100 employés et d’une réduction de salaire acceptée par les collaborateurs restants. Aircalin a aussi réduit sa flotte et reporté la livraison du nouvel Airbus A320neo à la fin de l’année 2023.

La surprenante résilience d’Aircalin en 2020

Aircalin voit l’aide de l’État comme un dernier recours, la compagnie ayant affiché une grande solidité financière avant la crise sanitaire. À la suite de l’effondrement du trafic, l’entreprise a continué d’assurer les liaisons et les transports de fret au niveau local et vers le Pacifique Sud.

Important Son chiffre d’affaires est certes tombé à un niveau 20 % inférieur à celui d’avant la pandémie.

Aircalin a néanmoins résisté grâce à ses propres fonds – accumulés au sortir de cinq exercices dans le vert – et au soutien des autorités locales. La compagnie a aussi emprunté 40 millions d’euros de PGE, soit l’équivalent du quart de ses revenus de 2019. L’étirement de la crise sanitaire et du ralentissement économique qui en résulte commence malgré tout à épuiser les réserves de la compagnie, d’où les discussions en cours avec l’administration.

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