Le financement des comptes clients accélère son renouveau sous l’effet de la crise sanitaire

 application mobile

En 2020, le marché du financement des créances clients subit sa plus lourde chute en 30 ans en France. Le poids de l’épidémie s’est fait ressentir sur l’activité des principaux acteurs. Paradoxalement, cette crise a poussé les banques et les financiers à prendre conscience du réel potentiel de ce secteur.

Le financement des comptes clients ou factoring est une solution adressée aux entreprises commerciales qui souhaitent s’assurer leur accès à des réserves de liquidités suffisantes. La formule se veut simple, en théorie. La société cède ses créances clients au factor, une entité tierce – généralement filiale d’un groupe bancaire – qui lui avance le règlement des comptes.

Ce mode de financement présente plusieurs avantages pour les entreprises, dont son coût moins élevé par rapport au crédit et le transfert du risque de défaut des clients à l’affactureur. Ces atouts n’ont guère échappé aux analystes à l’origine du Global Factoring Market Report, lesquels prévoient un fort développement de ce marché d’ici 2028.

Un taux de croissance composé à deux chiffres d’ici 2024

Le rapport intitulé « Global Factoring Market Report » annonce une croissance rapide du marché mondial de l’affacturage dans les cinq prochaines années. Le document évoque notamment une augmentation d’environ 183,80 milliards de dollars de l’activité entre 2020 et 2024. Sur cette période, le taux de croissance composé du factoring devrait être de 10 % ou plus.

Ces prévisions contrastent beaucoup avec la situation actuelle du financement des créances clients, surtout au plus fort de la crise sanitaire. En France, par exemple, le marché du factoring a chuté de 8,8 % durant les 9 premiers mois de 2020, selon l’Association française des sociétés financières. C’est la première régression observée par l’ASF depuis 11 ans.

L’association note néanmoins que la contre-performance de l’année dernière est exceptionnelle, du fait des complications économiques causées par l’épidémie de Covid-19. Avant cette crise sanitaire, le factoring était particulièrement dynamique en France, où 350 milliards d’euros de créances ont été cédés à des affactureurs. Les projections de croissance à deux chiffres du Global factoring market report correspondent parfaitement au rythme « normal » de développement de ce marché, du moins en France.

L’intérêt croissant des grandes banques mondiales

Le rapport ne se concentre pas uniquement sur le marché français du factoring. Ses auteurs ont dressé une prévision assez détaillée de l’évolution du financement des créances clients dans toutes les zones géographiques du monde. Cette activité devrait connaître un bond exceptionnel dans la Zone Afrique et Moyen-Orient, notamment :

  • En Afrique du Sud ;
  • En Égypte ;
  • En Turquie ;
  • Aux Émirats arabes unis.

En Amérique du Nord, le Canada, les États-Unis et le Mexique suivront le même chemin, de même que les puissances économiques d’Amérique du sud et centrale, dont :

  • Le Brésil ;
  • Le Chili ;
  • L’Argentine.

Le document note par ailleurs un glissement stratégique des grandes banques internationales vis-à-vis de cette activité. Eurobank, HSBC Group, Deutsche Factoring Bank, BNP Paribas, Charter Capital et Mizuho Financial Group figurent parmi les leaders de ce marché. Tous ces établissements ont peaufiné leur stratégie et adopté des tactiques « émergentes » pour améliorer leur compétitivité sur ce marché – et grignoter ainsi plus de parts de marché.

Retour au de page