L’État débloque un prêt d’urgence à l’aciérie Ascoval

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La faillite de la société financière Greensill Capital est accueillie avec stupeur par l’industrie métallurgique française, qui lutte déjà contre les répercussions économiques de la crise sanitaire. Ascoval craint notamment de ne plus pouvoir supporter son fonds de roulement, une complainte à laquelle l’État répond par un prêt garanti de 20 M€.

Ce fut certainement l’une des sagas du printemps : la chute de Greensill Capital provoque un séisme dans plusieurs banques et compagnies qui étaient en affaires avec la société financière britannique. Les entreprises exposées aux déboires financiers du groupe sont nombreuses, entre Softbank, l’association des banques allemandes… et GFG Alliance, la maison-mère de Liberty Steel. Cette dernière exploite notamment l’Aciérie Ascoval, à Saint-Saulve dans le Nord, et l’usine France Rail de Hayange en Moselle. Face au risque de pénurie de liquidités consécutive à ce dépôt de bilan, l’État décide de débloquer en urgence un prêt qui permet de maintenir l’activité sur ces sites.

L’État affiche son soutien à Ascoval

Dès l’annonce du dépôt de bilan de la Fintech Greensill, les principaux syndicats ont exprimé de vives inquiétudes à propos du risque qui pèse sur le financement du besoin de trésorerie de Hayange et d’Ascoval. Selon eux, cette faillite retentissante menace l’activité et l’emploi dans ces sites importants de la métallurgie française, qui dépendent de « multinationales à domination financière ».

Important Les responsables d’Ascoval craignaient notamment pour l’opération de financement portant sur un PGE de 50 millions d’euros à souscrire auprès de Greensill.

Cet emprunt est crucial pour soutenir le fonds de roulement d’Ascoval et de France Rails. L’État n’a pas tardé à répondre à ces déclarations, par l’intermédiaire du ministre de l’Économie et des Finances. Bruno Le Maire s’est adressé directement aux ouvriers de Hayange et d’Ascoval pour leur témoigner le soutien indéfectible du gouvernement. Il martèle que l’État ne les « laissera jamais tomber », peu importe l’évolution de la situation avec Liberty Steel et sa maison-mère GFG Alliance.

Un prêt de 20 M€ pour payer les salaires

La probabilité que le prêt de 50 M€ demandé par Ascoval échoue augmente de jour en jour, l’issue de l’affaire opposant Greensill à ses créanciers étant plus qu’incertaine. C’est dans ce contexte que l’État annonce le déblocage d’un prêt de 20 M€ pour venir en aide aux sites de Hayange et de Saint-Saulve. Bruno Le Maire précise que cette enveloppe servira à payer les salaires et garantir la continuité de l’activité dans ces usines.

Le ministre de l’Économie reconnait la réalité et l’ampleur de la crise qui menace Ascoval, mais se veut malgré tout rassurant. Il affirme que cette mauvaise passe est purement financière, puisqu’elle résulte du dépôt de bilan d’une Fintech spécialisée dans l’affacturage inversé. Au-delà de ces difficultés financières, l’activité d’Ascoval montre des signes de résilience. Les carnets de commandes de l’usine sont bien remplis, surtout depuis l’homologation de ses « rails verts » par la SNCF en décembre 2020.

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