Les saisines du Médiateur des entreprises multipliées par dix pendant la crise

Gestion des finances

En raison de la pandémie du nouveau coronavirus, l’explosion des saisines du Médiateur des entreprises est particulièrement frappante. 5000 PME ont fait appel à ses services, pour un nombre de sollicitations dix fois supérieur à son niveau d’avant la Covid-19. Ce chiffre témoigne de graves perturbations de la crise actuelle sur la stabilité financière et sociale des entreprises.

Au plus fort de la crise qui frappe la France, le Médiateur des entreprises voit sa charge de travail décupler en un mois seulement. Vers la mi-février, le nombre de saisines a franchi les 600 sollicitations mi-mars. Même si les demandes commencent à baisser avec le déconfinement, elles restent à un niveau largement supérieur aux moyennes observées avant la Covid-19.

Les paiements en retard sont au cœur de la majeure partie des différends entre les entreprises qui ont fait appel à Pierre Pelouzet. D’autres motifs ont été soulevés par le médiateur, parmi lesquels on retrouve :

  • les pratiques déloyales ;
  • les annulations de contrat ;
  • les baisses de tarifs unilatérales ;
  • les difficultés liées au paiement de loyers.

Le Médiateur des entreprises fréquemment sollicité pendant la crise

Les interventions du Médiateur des entreprises ont décuplé durant la crise. C’est l’information cruciale révélée par Pierre Pelouzet, l’homme qui occupe cette fonction. Si le nombre de saisines s’élevait à 60 par semaine avant la pandémie,

ImportantMonsieur Pelouzet et ses équipes ont dû intervenir à 600 reprises chaque semaine vers la mi-mars.

Le lent redémarrage de l’économie a fait redescendre la pression, même si près de 200 médiations hebdomadaires sont encore demandées.

Le rapport du médiateur précise que 98 % des requêtes – au nombre de 5000 – proviennent de PME.

Sans surprise, les retards de paiements constituent ses principaux motifs de saisine. Cela s’explique par la chute des flux de trésorerie consécutifs au confinement et à la pandémie.

Beaucoup d’entreprises ont alors eu des difficultés à honorer leurs factures dans les temps, ce qui n’est pas sans conséquence sur la trésorerie de leurs fournisseurs ou partenaires. Le médiateur identifie également d’autres motifs récurrents tels que les pratiques déloyales qui sont souvent attribuées aux grandes entreprises, ainsi que les baisses de tarifs imposées par certains groupes à leurs fournisseurs.

Des situations nouvelles à gérer avec le déconfinement

Avec la reprise de l’activité, les problèmes liés aux paiements ou au besoin de trésorerie se dissipent lentement. Néanmoins, le médiateur évoque l’émergence de nouvelles situations de différends entre les entreprises.

Les nouvelles exigences sanitaires, qui sont mises en place pour éviter les nouvelles contaminations, entraînent des surcoûts que les entreprises peuvent rarement inclure dans leurs factures. Plusieurs PME, dont les fonds de roulement ont été gravement affectés par l’arrêt de leurs activités, se retrouvent aussi confrontées à des problèmes de loyers impayés. Elles font alors appel au médiateur pour les accompagner dans les négociations de rééchelonnement.

La hausse du nombre de saisines ne le surprend guère. Toutefois, Pierre Pelouzet recommande aux entreprises et à toutes les parties impliquées dans les conflits de privilégier le dialogue, avant de recourir à ses services. Il plaide en faveur d’une responsabilisation des acteurs économiques dans un contexte difficile et empli d’incertitudes.

Retour au de page