Total envisage de rapatrier à Paris la gestion de sa communication financière et de sa trésorerie. C’est du moins ce qu’a fait savoir Patrick Pouyanné, son PDG lors d’une récente conférence de presse organisée par Euronext. Différentes raisons auraient incité le groupe à prendre cette décision, mais tout indique que le Brexit y est pour beaucoup.
Voilà 7 ans que Total a délocalisé son centre de gestion de trésorerie et de communication financière à Londres pour l’arracher d’entre les mains de la capitale française. Mais pas plus tard qu’en ces débuts janvier, ce magnat tricolore du pétrole s’est enfin résigné à revenir sur ses pas et retourner à Paris si l’on croit l’homme à la tête du groupe qui a récemment partagé la nouvelle. Ce fut d’ailleurs l’occasion pour ce dernier d’énumérer les différentes raisons incitant l’entreprise à choisir cette option.
À noter cependant que pour l’heure, rien n’est encore certain puisque la décision finale revient à l’assemblée des actionnaires de l’enseigne ainsi qu’à son conseil d’administration.
Janvier est pour Total le mois des grandes nouvelles. L’une d’elles est le fait que le groupe est désormais en mesure d’honorer ses engagements auprès de ses actionnaires. Celui qui est de répondre au mieux au besoin de trésorerie de ses derniers dès mars prochain à travers l’augmentation de leur dividende à hauteur de 5 à 6% par an, alors que ce seuil plafonnait à 3% depuis des années.
Tout cela parce que l’état financier du groupe s’est nettement amélioré depuis un bon bout de temps notamment, grâce à la hausse du prix du pétrole permettant à son titre boursier de dépasser la position acheteuse de 45,43 euros pour atteindre la barre des 49,18 euros en données hebdomadaires et celle des 50 euros en seuil psychologique.
Soit, à un niveau relativement élevé si l’on croit les experts du domaine à l’instar des agences de notation HSBC ou Morgan Stanley qui prévoyaient un objectif de cours entre 49 et 57 euros.
Toujours dans le cadre de ses finances, l’enseigne tenait aussi à faire savoir l’existence d’un projet non négligeable concernant la gestion de sa communication financière et de sa trésorerie qu’elle prévoit de rapatrier dans la capitale française. À Patrick Pouyanné d’ajouter :
Total va ramener sa trésorerie à Paris
Patrick Pouyanné.
Ainsi, ce géant pétrolier tricolore prévoit de faire son grand retour en France, alors qu’en 2013, il a déserté les lieux pour s’implanter à Londres. Et d’après son PDG, l’aboutissement de ce dessein est plus que probable même si ce changement est encore en attente d’approbation auprès du conseil d’administration et de l’assemblée des actionnaires.
Après tout, il faut préciser que cette éventualité n’a pas manqué de redonner le sourire aux défenseurs de la place financière de l’Hexagone qui y voient un voyant lumineux jouant en sa faveur. Un point de vue que le patron de Total explique en ces termes :
On contribue au signal comme quoi la place de Paris est attractive.
Patrick Pouyanné.
À titre de rappel, avant 2013, le centre de gestion de trésorerie et de communication financière de Total siégeait à Paris, mais pour différentes raisons, il a été délocalisé à Londres au plus grand regret des acteurs de la place. Depuis, les choses ont changé puisque le groupe envisage désormais de revenir sur ses pas. Et d’après Patrick Pouyanné, différents facteurs ont amené à cette décision en faisant valoir que :
Il y a le Brexit qui joue… Il y a aussi le fait qu’on s’est rendu compte que finalement il y a une question de coût.
Patrick Pouyanné.
Aussi, ce PDG a fait savoir que ce changement permettrait à Total de devenir une société européenne et exercer ses activités sur l’ensemble du territoire sous une forme juridique unique même si ce responsable a souligné que :
D’un point de vue strictement juridique, ça ne change pas grand-chose, mais je pense que c’est bien que les grands groupes européens montrent leur foi dans l’Europe.
Patrick Pouyanné.
Dans le cadre de ce projet, l’entreprise fera d’ailleurs d’une pierre deux coups puisqu’en parallèle, elle pourrait améliorer ses capacités opérationnelles d’autant que ce choix s’accompagnera d’un rapatriement de 60 à 70 de ses employés composés d’informaticiens et de trésoriers.
