Le voyagiste Thomas Cook commence enfin à voir le bout du tunnel

 avion avec mention thomas cook

Lourdement lesté par des problèmes financiers depuis des mois, le groupe Thomas Cook (TC) commence enfin à voir le bout du tunnel. Alors qu’il était tout près du gouffre, ce voyagiste britannique est quand même parvenu à réunir le capital nécessaire pour lui permettre de relancer ses activités. La preuve que ses négociations de recapitalisation ont porté leurs fruits.

Actions boursières en chute libre, résultats financiers désastreux, niveau d’endettement élevé… les indicateurs de croissance du groupe TC sont dans le rouge depuis des mois. La situation est telle que l’enseigne est contrainte de trouver une bouée de sauvetage pour ne pas sombrer. Ce qui l’a d’ailleurs conduit à solliciter l’aide de Fosun, son actionnaire majoritaire ainsi que d’autres acteurs.

En procédant ainsi, Thomas Cook espère en effet bénéficier d’une recapitalisation qui lui permettrait de sortir de cette mauvaise passe. Et aux dernières nouvelles, tout semble indiquer que ses efforts n’ont pas été vains puisque les parties prenantes sont quand même parvenues à trouver un terrain d’entente, malgré une certaine hésitation de la part de Fosun.

Une entreprise au bord du gouffre

En portant un regard sur l’état financier de Thomas Cook, l’on pourrait facilement penser que l’entreprise est au bord du gouffre.

Pour le dire, il suffit de se référer à sa dette qui a atteint un niveau inquiétant. Soit, à hauteur de 1,15 milliard de livres sur le marché obligataire et de 650 millions de livres auprès des établissements bancaires. Des montants qu’il se doit d’honorer s’il veut être en mesure de perpétuer ses activités.

S’ajoutant à cela, l’on peut également citer la chute de ses actions boursières qui ne fait que s’accentuer depuis 18 mois. Une situation qui l’a fortement pénalisé auprès de la Bourse de Londres en se manifestant à travers l’indice FTSE-250 des valeurs moyennes où il a été éjecté. Tout cela parce qu’en 2018, son titre s’échangeait encore à 82,15 pence alors que le 21 août dernier, il ne pèse plus que 7,93 pence.

Soit, autant de raisons qui ont contraint l’entreprise à penser à un plan de recapitalisation l’incitant à lancer des négociations auprès de différents acteurs dont Fosun Tourism, son actionnaire majoritaire qui a cependant manifesté une certaine réticence si l’on croit Qian Jiannong, son PDG qui s’est exprimé en ces termes :

« L’acquisition d’une participation majoritaire dans Thomas Cook restait un obstacle après la publication de ses résultats financiers ».

Qian Jiannong.

Ce qui n’est pas de l’avis de Neset Kockar, l’homme à la tête d’Anex, la société qui détient 8% du capital de Thomas Cook, qui a tenu à faire savoir que :

« Tout le monde voit TC comme une machine en panne, mais je crois que si les mesures appropriées sont prises, c’est une excellente machine qui fonctionnera à nouveau très efficacement ».

Neset Kockar.

Le plan de sauvetage a porté ses fruits

Avec les difficultés susmentionnées, Thomas Cook se devait de trouver un plan de secours qui lui permettrait de rembourser ses dettes, mais également de trouver les fonds nécessaires pour combler son besoin de trésorerie pour faire face à la prochaine saison hivernale.

Dans ce sens, il s’est principalement adressé à Fosun Tourism, la société chinoise qui détient 18% de son capital en lui proposant la majeure partie de sa division Tour Operating et une petite part de ses activités aériennes. Et il faut croire que ce choix a été judicieux même si cet actionnaire majoritaire a quelque peu démontré une certaine hésitation. Le fait est qu’après maintes négociations, les deux parties sont parvenues à trouver un accord.

Ainsi, Fosun a décidé d’injecter 500 millions d’euros (450 millions de livres) dans TC pour sauver la mise. Une somme qui lui permettra de détenir à hauteur de 25% un part des activités aériennes et de 75% du côté du Tour Operating.

Mais ce montant est loin d’être suffisant pour venir à bout du fonds nécessaire évalué à 965 millions d’euros si l’on tient compte des dettes de 850 millions d’euros ainsi que du BFR (besoin en fonds de roulement) de 160 millions d’euros. C’est pourquoi les principaux créanciers du groupe ont également porté leurs parts.

Soit, 500 millions d’euros supplémentaires pour le compte de TC qui leur permettra de détenir 25% de l’activité tour-opérateur de ce dernier et 75% de sa compagnie aérienne.

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