Les Fintech viennent au secours des entreprises victimes de mauvais payeurs

Fintech secours des entreprises victimes mauvais payeurs

Selon un récent rapport de l'Observatoire des délais de paiement, les acteurs de la Fintech sont énormément sollicités par les TPE et les PME françaises pour leur expertise en matière de gestion de trésorerie. Ils s’appellent Edebex, Finexkap ou encore Clearnox et repensent les services bancaires et financiers grâce à la technologie.

En France, une entreprise disparaît toutes les 33 minutes environ à cause de difficultés de trésorerie. Une problématique mesurée dans toute son envergure par les acteurs de la Fintech. Voilà pourquoi ceux-ci viennent en aide aux entreprises de moyenne et de petite taille.

Ces dernières peuvent notamment se tourner vers Edebex, une société spécialisée dans l’achat/vente de factures en ligne. Se voulant une alternative à l’affacturage, la start-up souhaite résoudre les problèmes liés au non-respect des délais de paiement. Son fondateur, Xavier Corman, souligne que pour recevoir un paiement, une entreprise doit quelquefois attendre jusqu’à 60 jours. Or, cela peut être handicapant au niveau des investissements pour les TPE/PME.

Quelle est la situation en France concrètement ?

Les TPE et les PME sont aujourd’hui davantage confrontées aux mauvais payeurs, qui sont le plus souvent les grands comptes. Une situation plutôt paradoxale étant donné que la trésorerie de ces derniers est conséquente. Le rapport annuel de l'Observatoire des délais de paiement indique que seulement 41,8 % des entreprises ont payé leurs factures dans le délai convenu en 2018, contre 44 % auparavant. Par ailleurs, les retards de paiement en France se stabilisent avec un délai de 11 jours en moyenne l’an dernier, soit le même pourcentage qu’en 2017.

En comparant avec d’autres pays européens, cette stabilité est perçue comme plutôt positive. En Italie par exemple, les délais de paiement peuvent aller jusqu’à 180 jours. Malgré tout, un retard de paiement demeure préjudiciable à la gestion de la trésorerie des TPE et les PME françaises. Ce sont ces problèmes qui ont poussé les acteurs de la Fintech à aider les petites et moyennes structures à améliorer la gestion de leur trésorerie. D’ailleurs, ils peuvent gagner beaucoup à exploiter ce filon. D’après Xavier Corman, les retards de paiement dont sont victimes les PME s’élèvent à 12 milliards d’euros.

Des solutions contre les retards de paiement et les impayés

Ayant été directeur financier dans plusieurs entreprises, Xavier Corman a pu constater les impacts de retards de paiement. Voilà pourquoi Edebex a développé une solution pour se prémunir contre ce problème. Ciblant essentiellement les TPE et les PME, la société leur permet de recevoir en 3 jours en moyenne les sommes dont leurs clients doivent s’acquitter.

De son côté, Clearnox permet aux entreprises, notamment aux TPE et PME, d’améliorer le suivi, la relance et le paiement des factures. Pour sa part, Finexkap propose aux petites et moyennes entreprises une solution de financement leur permettant de céder une facture ou plusieurs pour subvenir à leur besoin de trésorerie, qu’il soit récurrent ou ponctuel.

En somme, les TPE et les PME peuvent trouver des solutions pour optimiser la gestion de leur trésorerie auprès des Fintech. La plupart du temps, ces dernières prélèvent sur le montant des factures cédées ou vendues un pourcentage pour se rémunérer. Pour Edebex, son fondateur précise que :

« Les frais de service sont de l’ordre de 2,75 % en moyenne et débutent à 1,45 % pour les plus gros montants et les clients fidèles ».

À noter qu’il existe aussi des organisations qui accompagnent les TPE et les PME victimes d’impayés.

Autres solutions pour pérenniser l’activité des entreprises

En septembre 2018, un amendement simplifiant l’affacturage inversé a été adapté en commission à l’unanimité par les députés dans le cadre de la loi Pacte. Grâce à ce système, les PME peuvent se tourner vers les banques pour obtenir le paiement de leurs factures. Xavier Corman note :

« C’est une bonne chose que de responsabiliser les entreprises au respect des délais de paiement. Le fait est qu’une bonne partie des retards en question est souvent liée à un manque de communication entre le fournisseur et le client ».

Xavier Corman

Bien entendu, les TPE/PME ne sont pas toutes victimes de retards de paiement. Bon nombre d’entre elles sont d’ailleurs excédentaires. Néanmoins, ces entreprises ne réfléchissent pas nécessairement à un moyen de faire croître leur surplus de trésorerie. Les acteurs de la Fintech ont aussi développé des solutions à ce sujet.

FinAvenue, par exemple, propose aux entreprises de placer leurs excédents dans des fonds afin de les augmenter. Bref, il existe un service dédié à chaque besoin lié à la trésorerie. Reste à savoir si la pléthore d’offres destinées aux petites et moyennes entreprises provoquera effectivement une baisse du nombre de faillites d’entreprises dans l’Hexagone.

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