Les retards de paiements ont toujours été un facteur pénalisant pour le secteur entrepreneurial en général. Et la situation est d’autant plus alarmante pour les petites et moyennes entreprises qui se retrouvent avec un manque à gagner de plusieurs milliards d’euros. Et ce, malgré les différents dispositifs visant à y apporter des solutions.
Depuis 2009, la loi veut que les délais de paiement ne doivent pas dépasser 45 jours après la fin du mois de livraison ou 60 jours à compter de la date de facture. Ce qui n’empêche pourtant pas certains payeurs d’accuser des retards quant au règlement de leurs factures auprès de leurs fournisseurs ou sous-traitants.
La preuve, la DGCCRF a été contrainte de sanctionner 263 d’entre eux en 2018. C’est ce qui ressort du rapport annuel de l’observatoire des délais de paiement portant sur cette saison. Toutefois, force est de constater que la tendance est à la baisse avec une moyenne de 10,7 jours au deuxième trimestre de 2018 contre 12,6 jours deux ans plus tôt.
Quoi qu’il en soit, des milliards d’euros sont en jeu et certaines mesures sont de mise pour y remédier.
Malgré un léger recul, les retards de paiement ont mis en jeu des milliards d’euros sur la période de 2018. Et force est de constater que parmi les victimes, les PME ressortent en tête de liste avec un manque à gagner élevé à 16 milliards d’euros contre 4 milliards d’euros pour les entreprises intermédiaires.
Ainsi, les opérateurs régulièrement confrontés aux mauvais payeurs ont fait valoir qu’en dehors du choix de ne pas respecter les délais ces problèmes sont généralement liés à des incidents informatiques si l’on croit un fournisseur d’articles d’extérieur qui s’est exprimé en ces termes :
Nous rencontrons parfois des soucis dus au traitement par échange de données informatisées. Cet outil permet des gains de productivité, mais dès qu’un document ne rentre pas dans une case, ça coince.
Et d’après Guillaume Fondeur, qui accompagne les coopératives en Occitanie, ces soucis techniques concernent toutes les structures aussi bien publiques que privées en soutenant que :
De nombreuses Scop sont en attente de paiements importants. Leurs clientes sont pourtant souvent des grosses entreprises, des banques, des compagnies d’assurance ou des collectivités publiques.
Guillaume Fondeur.
Il va sans dire que les retards de paiement sont pénalisants pour les fournisseurs, surtout s’ils ne disposent pas d’un fonds en réserve pour amortir le coup comme pour le cas de Frédéric, dirigeant d’une entreprise qui fournit des magasins d’articles d’extérieur qui a avoué que :
Sans notre maison mère en Espagne, nous aurions été mis en danger à cause des retards de paiement.
Frédéric
Selon Guillaume Fondeur, les entrepreneurs devraient toutefois savoir qu’il est possible de percevoir l’argent au moment voulu en faisant allusion au dispositif Dailly ou encore l’affacturage. Cette personnalité a d’ailleurs tenu à expliquer que :
Avec la loi Dailly, la banque avance l’argent qui doit être perçu, mais l’entreprise reste responsable de la créance. Quant à l’affacturage, l’entreprise vend la créance à un affactureur qui devient responsable du paiement. C’est un outil appréciable si on a besoin rapidement de cash sans attendre l’échéance.
Guillaume Fondeur.
De son côté, Frédéric a également mentionné l’existence d’un système baptisé reverse factoring qui permet de demander un paiement anticipé avec un faible taux d’intérêt en rajoutant que :
C’est un outil appréciable si on a besoin rapidement de cash sans attendre l’échéance.
Frédéric.
En outre, le service de médiation du ministère de l’économie chargé de trouver des solutions en cas de non-paiement ou de retard est aussi une option. Il en est aussi de même du label « relations fournisseurs et achats responsables » permettant de distinguer les entreprises françaises faisant preuve de relations équilibrées et durables avec leurs fournisseurs.
