Les sociétés de financement marocaines ont vu s’amoindrir leur marge bénéficiaire malgré un contexte avantageux

Calculatrice et stylo

Pour les sociétés de financement marocaines, 2018 a été une saison encourageante. Du moins, en ce qui concerne leurs activités qui ont enregistré une belle performance en affichant une croissance non négligeable. Toutefois, force est de constater que cette progression ne les a pas empêchés de récolter un résultat net quelque peu décevant.

Avec des actifs en pleine progression et un niveau d’endettement bancaire qui s’est retrouvé sur une pente baissière, les sociétés de financement opérant sur le territoire marocain semblent évoluer dans un environnement propice durant la période d’exercice de l’année dernière.

Les données récemment publiées par la Banque centrale du Royaume portent en effet à croire que 2018 a été plutôt encourageant pour ces opérateurs financiers ne serait-ce que de se référer à la progression significative de l’encours des crédits, leur principale source de revenus.

Cependant, il suffit de porter un regard sur leur marge bénéficiaire pour se rendre compte que ces sociétés ont traversé une mauvaise passe ramenant leur résultat net à un niveau moins élevé que celui enregistré en 2017.

Des atouts pour réussir

En portant un regard sur le rapport annuel de Bank Al-Maghrib concernant la période d’exercice de l’année dernière, l’on pourrait conclure que les sociétés de financement évoluant sur le territoire marocain avaient en main les atouts nécessaires pour améliorer leur performance. Et ce, ne serait-ce que de tenir en compte leur endettement au niveau de leurs ressources financières.

Ces opérateurs sont en effet parvenus à diminuer de 0,2% leurs dettes pour les ramener à hauteur de 62,5 milliards de dirhams notamment, grâce à la baisse de leurs obligations bancaires qui représentaient 56% de leurs moyens pécuniaires en 2017 pour se retrouver à 53% en 2018.

À noter cependant que leur engagement envers la clientèle a progressé de 9% à 11% tout comme celui des titres de créance émis qui affiche désormais 17% contre 16% auparavant.

Mais ceci n’est qu’un détail par rapport à la croissance de l’encours des crédits qui s’est fait enregistrer durant cette saison en notant qu’il s’agit là de leur principale source de revenus. Du côté des sociétés de crédit-bail par exemple 52 milliards de dirhams ont été totalisés, grâce à un accroissement de 3,8%.

Pareille situation pour les enseignes spécialisées dans les prêts à la consommation qui ont cumulé 55,2 milliards de dirhams suite à une hausse de 9,6% (6,3% en 2017) de leur activité.

Une performance lestée par différents facteurs

Compte tenu de la baisse de leur niveau d’endettement ainsi que de la progression des encours de crédits, l’on pourrait penser que les entreprises de financement marocaines avaient les cartes en main pour mener à bien la saison 2018.

Mais il faut dire que leur performance a été lestée par différents facteurs. La preuve en est que contre toute attente, leur résultat net global a reculé de 2,3% par rapport en 2017 pour se retrouver à 1,4 milliard de dirhams.

Dans le lot, ce sont les sociétés d’affacturage, de cautionnement et de prêt à la consommation qui sont les plus à plaindre si celles qui sont spécialisées dans le crédit-bail ou l’immobilier ont vu leur marge bénéficiaire se renforcer notamment suite à :

  • Une hausse de 9,1% de la marge sur commissions ;
  • Une progression de 5,2% du résultat des opérations de crédit-bail.

Soit, une situation qui a permis à l’ensemble du système de récolter un PNB de 5,7 milliards de dirhams pour une hausse de 5,4% (2,3% en 2017).

Mais pour en revenir aux principaux obstacles réduisant leur bénéfice, l’on peut pointer du doigt l’accroissement du coût du risque qui représente désormais 30% (27% en 2017) du RBE à hauteur de 632 millions de dirhams suite à une progression de 19% (4,7% en 2017). Une situation qui a été spécialement portée par l’amplification des créances en souffrance.

Aussi, l’on peut parler de la baisse des actifs qui se sont retrouvés à 117,2 milliards de dirhams à fin 2018 malgré une croissance de 5% enregistrée durant la saison. Ces derniers ont en effet régressé de 1,5 point par rapport en 2017 qui affichait en 6,5% à son tableau de bord.

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