Les moyens financiers manquent pour soutenir les entreprises en phase de lancement

Femme d’affaires créatif dessin d’un plan d’affaires

Ces dernières années, le nombre d’entreprises bénéficiant d’un soutien financier permettant de développer leurs activités dans les meilleures conditions affiche une tendance baissière pour se retrouver actuellement à un niveau quelque peu inquiétant. Une situation qui tend à s’accentuer et qui s’explique par l’engouement des Français à créer leur propre structure entrepreneuriale.

Après une période marquée par des performances quelque peu encourageantes, l’accompagnement d’entreprise à travers des soutiens financiers a mis le pied sur la pédale des freins en 2006. Depuis, le système tourne au ralenti que désormais, très peu sont les structures qui peuvent en bénéficier.

Les résultats de la récente enquête initiée par le ministère du Travail en donnent la preuve en faisant valoir qu’un recul de 19 points a été enregistré à partir de cette date jusqu’en 2014 pour continuer à creuser l’écart cette année. Dans le lot, tout indique que cette situation concerne principalement les autoentrepreneurs pour différentes raisons.

L’essor de la création d’entreprise pointé du doigt

D’après les chiffres publiés par la Dares, l’organisme lié au ministère du Travail, le nombre d’entrepreneurs bénéficiant d’un accompagnement a diminué de 19 points depuis 2006.

Ainsi, de nombreuses structures voient le jour alors que le système peine à les soutenir dans leur développement. Dans ce sens, l’essor de la création d’entreprise qui s’accentue d’année en année est principalement pointé du doigt comme étant la source de ce déséquilibre.

Dans le lot, tout indique que cette baisse est principalement liée à l’augmentation considérable du nombre d’autoentrepreneurs qui sont les moins à intégrer une aide extérieure dans leur calcul besoin en fond de roulement. À Marie Adeline-Peix, directrice exécutive de bpifrance d’ajouter :

La baisse du taux d’accompagnement est en partie due à cette forte augmentation de la part des micro-entrepreneurs qui sont moins à la recherche d’accompagnement puisque leur statut est simplifié.

Marie Adeline-Peix

Cependant, il faut préciser que cette croissance n’est pas le seul à blâmer si l’on croit Paul Jeannest, un autre expert qui s’est exprimé en ces termes :

De nombreux entrepreneurs perdent du temps avec des pseudos accompagnateurs.

Paul Jeannest

Il se trouve en effet que sur l’ensemble du territoire, de nombreuses structures accompagnatrices se positionnant comme étant des incubateurs ou des accélérateurs ont vu le jour, mais tout semble indiquer que l’efficacité de ces dernières laisse à désirer pour ramener Sophie Jalabert à dire que :

Il faudrait exiger des différentes structures qu’elles se positionnent précisément sur une promesse d’accompagnement et qu’elles rendent des comptes par rapport à cette promesse.

Sophie Jalabert

Le soutien financier peine à suivre

L’essor de la création d’entreprise est certes une bonne nouvelle pour l’économie, mais il semble évident que les mesures d’accompagnement sont à la traine notamment en ce qui concerne le soutien financier. À Sophie Jalabert de préciser :

Depuis 2014, le nombre de créations d’entreprises a encore augmenté et les conditions d’accompagnement se sont dégradées parce que nous n’avons pas les moyens financiers de suivre une telle augmentation.

Sophie Jalabert

Dans ce sens, ce sont les autoentrepreneurs qui sont les plus à plaindre puisque seuls 27% d’entre eux peuvent en profiter si ce rapport est de 52% pour les autres. Pourtant, selon les données de l’Insee, ils représentent une bonne majorité sur le secteur avec une part élevée à 46,8% d’entreprises créées rien que sur les douze derniers mois.

Soit, un facteur majeur ramenant le pourcentage total de structures accompagnées à 41% en 2014 s’il était de 60% en 2006. Et tout indique que la situation aura tendance à empirer cette année si l’on croit Sophie Jalabert, spécialiste relié au réseau BGE de faire valoir que :

En 2019, il y aura 65 000 places d’accompagnement de créateurs d’entreprises financées par les régions, dont 30 000, en région Hauts-de-France.

Sophie Jalabert

Retour au de page