Le groupe MND sera soutenu par Cheyne en vue de relancer sa croissance

capture ecran du site Groupe MND

Après discussions, le groupe savoyard MND et le fonds britannique Cheyne sont parvenus à trouver un accord. Ce dernier est censé permettre au spécialiste de l'aménagement des domaines skiables de poursuivre ses activités. En effet, grâce à ce partenariat, il devrait disposer des moyens financiers nécessaires pour faire face à ses difficultés, levant ainsi le risque de liquidité.

Enfin une bonne nouvelle pour le groupe savoyard Montagne et Neige Développement (MND). Un accord prévoyant un partenariat financier vient en effet d’être trouvé avec Cheyne. Ses applications seront concrétisées dans les prochains mois.

Ce partenariat élimine les menaces de cessation d’activité auxquelles la société MND était exposée ces derniers mois. En effet, ses ressources financières ne lui permettaient plus de poursuivre ses activités, cela malgré un carnet de commandes de 181 millions d’euros fin juin dernier. Il fallait donc impérativement une restructuration financière. Ce que le groupe a réalisé avec l’aide de Cheyne.

Des projets pour alléger les dettes bancaires

Ses dettes bancaires étaient devenues un handicap majeur pour l’équipementier savoyard MND. Il a en effet terminé l’année 2018 avec un passif qui s’élève à 68,5 millions d’euros, équivalant à un ratio de 2,5 compte tenu de ses fonds propres qui étaient alors à 27,4 millions d’euros. Fin juin 2019, la situation était loin de s’améliorer.

Le montant des créances bancaires du groupe culminait en effet à 67,2 millions d’euros pour une trésorerie de 0,3 million en caisse. Il se trouvait ainsi dans une situation critique, où l’arrêt des activités était imminent.

Après discussions avec plusieurs partenaires éventuels, ce sont Cheyne Capital et Cheyne SVC qui ont accepté de soutenir MND pour la restructuration de ses dettes. Plusieurs mesures ont été évoquées dans ce cadre. Parmi elles, la mise en place d’une société holding, baptisée Cheydemont, dont le capital sera partagé entre M&V (Montagne&Vallée), actionnaire majoritaire de MND qui détiendra les 60 %, et Cheyne SVC qui aura les 40 % restants.

Ce dernier fera également l’acquisition des créances bancaires de MND, d’un montant de 34,8 millions d’euros. Ce rachat sera transformé en un prêt in fine que l’équipementier savoyard doit rembourser au 31 décembre 2023. Cette somme devrait permettre à la société d’assumer les dettes restantes et respecter les dates d’échéance prévues pour les douze prochains mois.

Des fonds propres augmentés

Bien entendu, hormis la restructuration des dettes, le groupe MND doit également se construire une trésorerie pour être capable de poursuivre l’exploitation de la société. L’acquisition des créances sera ainsi accompagnée par un financement du besoin en fonds de roulement. Pour ce faire, deux augmentations de capital sont prévues.

Les opérations concerneront respectivement l’émission de 48 780 488 et de 36 585 366 actions nouvelles à 0,41 euro l’unité. Pour les valider, une Assemblée générale extraordinaire doit se tenir le 18 septembre prochain.

La première augmentation, qui s’élèvera à 20 millions d’euros, sera destinée à Cheydemont et réalisée le 18 septembre au plus tard. La deuxième, effectuée au plus tard le 27 septembre, ira à M&V et devra atteindre 15 millions d’euros. Cheyne SVC prévoit d’ailleurs d’accorder un prêt de 19,5 millions d’euros à M&V et 21 millions d’euros à Cheydemont afin de leur donner les moyens de prendre part à ces augmentations de capital.

La participation des actionnaires actuels au renforcement du fonds propre sera également attendue. Pour pouvoir y contribuer, ils auront accès à un BSA (Bon de souscription d’actions) qui leur permet de faire l’acquisition d’une action nouvelle, à la même valeur de 0,41 euro. L’émission de BSA devrait permettre de générer 5,45 millions d’euros supplémentaires. M&V et Cheydemont n’auront cependant pas le droit d’y accéder.

Une aubaine pour MND

Le soutien fourni par Cheyne prendra donc deux aspects. D’un côté, le fonds britannique absorbera une partie des créances de l’équipementier savoyard afin de parvenir à des proportions que celui-ci sera en mesure d’assumer. Il participera également aux apports en ressources financières qui permettront à MND de financer sa trésorerie.

L’aide de Cheyne reste donc une aubaine pour la société française, sans quoi elle était vouée à arrêter ses activités. L’apport du fonds britannique permet en effet de gérer les dettes arrivées à échéance en juin 2019, d’un total de 7,5 millions d’euros.

Les mesures prises ne sont pourtant pas sans conséquence. L’émission des actions nouvelles se solde en effet par une dilution de plus de 80 % du capital. Ceci a un impact sur le poids en Bourse, car à sa reprise le 19 août dernier, après sa suspension, MND était confronté à une baisse de 41,2 % de son cours. Sans parler des restructurations qui affecteront les actionnaires.

En effet, pour les deux augmentations de capital qui seront menées, les actionnaires existants n’auront aucun droit préférentiel de souscription. En échange de ses apports, le fonds d’investissement britannique Cheyne fera également l’acquisition d’une action de préférence au capital de M&V et une autre à celui de Cheydemont.

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