Comment La Banque Postale va-t-elle résorber les pertes constatées sur ses revenus de 2019 ?

agence banque postale

Rester accessible à l’ensemble des usagers tout en comblant les pertes financières enregistrées suite aux engagements pris pour rehausser le pouvoir d’achat des ménages les plus fragiles. Tel est le défi que se lance actuellement La Banque Postale qui accuse d’énormes pertes financières en cette année 2019. Que prévoit l’enseigne dans les prochains mois ?

Dans le contexte actuel des taux bas et dans le souci de répondre aux exigences du gouvernement par rapport à la crise des « gilets jaunes », La Banque Postale a dû essuyer des pertes. D’ailleurs, le produit net bancaire de l’établissement diminue de 2,6 % pour atteindre 2,850 milliards d'euros.

Pour y remédier, la filiale bancaire de La Poste envisage de multiplier les actions permettant de diversifier les revenus qu’elle gagne en distribuant ses services. L’enseigne entend également prendre des mesures qui impacteront les clients autres que ceux qui sont concernés par l’offre spécifique, comme le confirme le dirigeant Rémy Weber.

Des millions d’euros de pertes qui servent la cause de l’inclusion bancaire

Concernant le résultat net, La Banque Postale est parvenue à maintenir ses chiffres. Celui-ci s’établit à 422 millions d'euros. L’enseigne a payé moins d’impôts sur les bénéfices par rapport à l’année 2018.

Mais elle a tout de même subi des pertes au point que ses comptes virent actuellement au rouge. Les pertes liées au gel des prix sont évaluées à 45 millions d'euros. S’agissant des mesures visant à étendre la liste des clients ayant droit à la réduction des frais d’incident bancaire, les pertes s’établissent à 39 millions d'euros.

Rémy Weber, qui préside le directoire de l’établissement en question, se félicite toutefois de contribuer à l’inclusion bancaire des populations particulièrement vulnérables. C’est ainsi qu’il affirme :

« Nous sommes la banque de 1,6 million de clients fragiles, soit 45 % des clients dont les frais d'incidents sont plafonnés. Si l'on ajoute les 1,5 million de clients qui accèdent à une prébancarisation chez nous grâce au Livret A et leurs familles nous servons près de 10 millions de clients exclus du système bancaire ou fragiles. C'est notre responsabilité ».

Rémy Weber

La banque mise sur la diversification et l’augmentation des tarifs en 2020

La compagnie d’assurance qui est censée intégrer l’enseigne a rehaussé sa part de contribution. Ce détail a permis de réduire partiellement les pertes essuyées jusque-là. Hormis l’intégration des produits d’assurance de cet acteur parmi les services bancaires, La Banque Postale aspire à retrouver un certain équilibre en diversifiant davantage ses activités.

Elle prévoit par exemple d’enrichir la gamme de solutions de financement adaptées aux entreprises avec l’affacturage, dans les prochains mois. La distribution de crédits auprès de cette catégorie de clientèle est également envisagée.

Si la banque concentre ses efforts sur la diversification de ses activités (police d’assurance, prêt à la consommation, crédit-bail…), elle ne compte tout de même pas s’arrêter là. L’année prochaine, les clients non fragiles pourraient subir une hausse des frais, comme l’a évoqué Rémy Weber :

« À partir du moment où les clients fragiles voient leurs tarifs plafonnés il n'y a pas de raison de ne pas rapprocher progressivement nos prix, pour le reste de la clientèle, de ceux des autres banques ».

Rémy Weber

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