Végétalisation de toiture : la France est sur la bonne voie

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Le secteur de la toiture végétale évolue nettement en Allemagne depuis trente ans. Ce sont environ une dizaine de millions de mètres carrés de toitures qui sont végétalisées annuellement dans le pays. En France, le plafond est encore d’un million 600 000 mètres carrés. Les professionnels qui travaillent dans le secteur attendent beaucoup de la réglementation.

La végétalisation de toiture constitue une excellente alternative aux couvertures simples. Sophie Rousset-Rouvière, déléguée générale de Bouygues Immobilier, prône les avantages de cette technique. Selon elle, il s’agit d’une excellente manière pour optimiser les performances thermiques d’un bâtiment. C’est aussi un outil pour rehausser la valeur d’une construction par rapport à une autre qui n’en comporte pas.

Malgré la nette évolution de ce secteur, la France est encore en retard face à l’Allemagne. Ce sont environ 1 200 acteurs qui interviennent dans la végétalisation de toiture. Ces chiffres incluent des PME et des entreprises de taille intermédiaire. A cela s’ajoutent des professionnels dans le domaine du végétal et de l’étanchéité.

La France sur la bonne voie

La société Ecovegetal en Eure-et-Loir, à travers son gérant, Pierre Georgel, est optimiste sur l’évolution du secteur dans l’avenir. Il estime une croissance de 50 à 70 % pour les dix prochaines années. La société ayant végétalisé le campus National de Sorbonne à Paris connaît une hausse de chiffre d’affaires. Elle enregistre un montant annuel de 23 millions d’euros.

Les architectes sont majoritairement tournés vers la végétalisation de toitures. Les nouvelles constructions l’intègrent à 95 %. Elle est également utilisée à 5%, pour ce qui est de la rénovation. Si la demande publique a dominé le secteur depuis 10 ans, l’achat privé représente actuellement la majorité des commandes.

Toujours selon Pierre Georgel, l’évolution du marché relève aussi d’un problème économique et réglementaire. La croissance du secteur de la construction doit être accompagnée par des mesures d’urbanisme. Les professionnels espèrent renforcer les mesures réglementaires obligeant la végétalisation des locaux de 500 mètres carrés de surface au sol. Cela concerne à la fois les structures de type local commercial, les bâtiments tertiaires et celles destinées à la logistique.

L’entente entre les professionnels

La loi biodiversité en 2016 a contribué à l’essor du secteur. Ce dernier évolue entre 4 à 5 % annuellement depuis. La loi Climat et Résilience de 2021 devrait dynamiser davantage le secteur. Des professionnels confient à l’Adivet ( association des toitures végétales) :

Nous avons participé aux travaux qui ont conduit à l'amendement applicable en juillet 2023.

La canicule estivale a alerté le public de la nécessité de rafraîchir la ville en gérant efficacement l’eau de pluie. À mi-chemin entre le BTP et le paysage, la végétalisation apparaît comme la solution adaptée. L’association des toitures végétales (Adivet) est ravie de cette situation. Ayant passé 20 ans dans le secteur, elle compte désormais 7 000 salariés et participe à des projets importants. De grands acteurs du secteur comme Bouygues Immobilier rejoignent l’association.

Un dirigeant d’entreprise fait remarquer que :

Nous sommes dans une problématique de filière au sein de laquelle les acteurs ont un peu de mal à coexister.

Les professionnels du bâtiment trouvent leur clientèle via les appels d’offres et les acteurs du paysage agissent en co et sous-traitance. Une niche autour de la construction et de l’esthétique.

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