Le village des athlètes des JO 2024 préfigure l’avenir des bâtiments réversibles

Grand Palais Ephémère

Paris accueille dans 800 jours environ le plus grand évènement sportif au monde. Les préparatifs avancent à un rythme soutenu, malgré les complications liées au Covid et à la pénurie de matières premières. Pour ces JO, les organisateurs ont misé sur un concept innovant de bâtiment réversible en Seine-Saint-Denis.

À chaque édition des Jeux olympiques, les villes-hôtes font face à d’innombrables défis relatifs à l’hébergement des délégations d’athlètes, l’aménagement des complexes sportifs, la logistique et l’approvisionnement, entre autres. La question du logement se révèle souvent épineuse. Des organisateurs ont par le passé construit des bâtiments dédiés exclusivement à l’accueil des sportifs venus des quatre coins du monde.

Après les JO, ces immeubles peinent à trouver d’autres occupants. Pour cette raison, le Comité Paris 2024 a choisi d’installer des bâtiments réversibles, pouvant remplir d’autres fonctions après le départ des athlètes. L’ampleur du chantier d’immeubles réversibles en Seine-Saint-Denis est inédite en France.

Un permis exceptionnel pour un chantier inédit

Le chantier du village des JO 2024 a bénéficié d’un permis de construire à double destination, grâce à un décret spécifique publié le 15 novembre 2019. Les porteurs du projet espèrent que cette procédure exceptionnelle ouvre la voie à la pérennisation de cette autorisation à l’avenir. Cela facilitera énormément l’aménagement de nouveau local commercial dans un bâtiment « double état », mélangeant des locaux de bureaux et des logements sur un même site.

Le permis à double destination permettra d’anticiper également le changement d’usage d’un bâtiment dès la phase de construction.

ImportantLes autorités et les investisseurs pourraient ainsi prévoir l’obsolescence de l’immeuble, un avantage considérable pour la planification de leurs opérations.

Dans le cas du village des athlètes des JO 2024, les architectes ont déjà imaginé les transformations qui s’imposent à la fin des olympiades.

Après le départ des derniers médaillés, des travaux de reconversion auront lieu sur les trois sites de Seine-Saint-Denis. Les promoteurs prévoient notamment la suppression de certains ascenseurs excédentaires pour réduire les charges sur les occupants – et sur les structures. Des sanitaires et des cloisons seront aussi supprimés. En revanche, la transformation des dortoirs en logements nécessitera l’installation de nouvelles cuisines, en utilisant les raccordements existants.

Les défis nouveaux des bâtiments réversibles

Afin de préparer au mieux la seconde vie des immeubles du village des JO, les promoteurs imaginent dès le départ les concepts les plus pratiques et aux prix les plus raisonnables pour leur transformation. Durant les Jeux olympiques de Paris, les bâtiments de Seine-Saint-Denis comporteront :

  • Des bureaux ;
  • Un espace dédié aux médias ;
  • Des salles d’entraînement ;
  • Des logements d’athlètes.

Ces derniers seront équipés de salles de bain démontables, qui sont réinstallables dans des hôtels ou des résidences étudiantes.

Les cloisons des chambres seront aussi démontables. Après les Jeux, des travaux « d’héritage » débuteront sur le site dionysien à partir de novembre 2024. Le village olympique se muera alors en un quartier mixte doté de :

  • 90 000 m² de bureaux et de services ;
  • 150 000 m² de logements.

La construction et la reconversion de cinq îlots – qui comptent au total 19 bâtiments de 5 à 10 étages – seront assurées par Nexity et Eiffage. Icade s’occupe de 13 autres bâtiments réversibles. Certains des immeubles reconvertis sont déjà assurés de trouver preneur : dès 2026, le ministère de l’Intérieur installera 2 500 agents dans les locaux du futur complexe et dans d’autres bâtiments des environs.

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