La baisse de fréquentation des magasins bouleverse l’immobilier commercial

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Depuis le début de la crise sanitaire, les consommateurs désertent de plus en plus les centres commerciaux, magasins de centre-ville et boutiques de marque. Cette situation affecte à la fois les revenus des commerçants et l’immobilier commercial en général. Les professionnels craignent surtout que cette tendance devienne structurelle.

Au printemps 2020, les autorités françaises ont imposé la fermeture des magasins non essentiels, pour ralentir la progression de l’épidémie. Cette mesure de riposte a été réutilisée plus d’une fois à l’automne 2020 et début 2021. Au total, les grands centres commerciaux ont subi plus de 3 mois d’inactivité depuis le début de la crise. À cela s’ajoutent les contraintes opérationnelles engendrées par le passe sanitaire. La sanction est immédiate : les clients sont moins enclins à aller dans les boutiques physiques et se tournent davantage vers le e-commerce. Ce revirement tronque les ventes dans presque tous les secteurs, sauf celui de l’équipement de maison.

Un changement dommageable pour l’immobilier commercial

Depuis 2020, le local commercial physique tel qu’on le connaît ne séduit plus autant. Ce désamour croissant se reflète dans les stocks de projets d’immobilier commercial en France. Selon les experts de la fédération Procos, les grands projets immobiliers à usage commercial ont chuté de 60 % ces deux dernières années. Le recul atteint 80 % par rapport si l’on remonte jusqu’en 2011.

Aujourd’hui, les stocks de projets à 5 ans accusent un repli de 3 millions de mètres carrés en un an. L’envergure des projets a aussi diminué. Les plus grandes constructions affichent 12 000 mètres carrés en moyenne, soit à peine la taille d’un petit hypermarché. Pour les membres de Procos, ces statistiques illustrent la morosité ambiante dans le commerce physique. Le rebond de la fréquentation dans les grands centres commerciaux en 2021 n’y change rien.

Privés de visiteurs, les exploitants des complexes commerciaux doivent réfléchir à une meilleure stratégie pour gérer leurs coûts. Cette anticipation est vitale afin de faire face à la généralisation de ce que les experts surnomment « l’économie de la flemme ». Dans ce nouveau système, les consommateurs préfèrent se faire livrer tous leurs achats :

  • Habillement ;
  • Aliments ;
  • High-tech ;
  • Accessoires ;
  • Médicaments.

Cette économie favorise évidemment les e-commerçants. Selon la Fevad, les marchands en ligne enregistrent l’équivalent de quatre ans de croissance en 2021. La part de marché du e-commerce atteint 13,4 % du commerce de détail en début d’année.

L’équipement de maison résiste à la crise

De l’avis du Conseil national des centres commerciaux et l’organisation Procos, la baisse de fréquentation des magasins physiques et le télétravail sont étroitement liés. L’application du passe sanitaire et les fermetures réglementaires pèsent également sur la balance. En janvier dernier, la fréquentation des locaux commerciaux a encore plongé de 28 %, après une chute de 20 % l’année d’avant. Sans surprise, l’absence de clients se ressent sur les revenus. L’activité des magasins à reculé de 8,7 % et le chiffre d’affaires des marques a baissé de 4,6 % par rapport à 2019. Cette moyenne concerne plus de 300 enseignes spécialisées qui gèrent 60 000 boutiques en France.

Dans ce marasme général, les ventes d’équipement de maison font figure d’exception. Elles ont progressé de 13 % par comparaison avec celles de l’année d’avant-crise. Le marché du bricolage, lui, affiche une croissance de 12 %. Le télétravail y est aussi pour quelque chose. En restant plus souvent et plus longtemps à la maison, les Français dépensent plus pour améliorer le confort de leur habitat.

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