Sous l’effet de la crise sanitaire, les sociétés revoient profondément leur vision des bureaux et des locaux professionnels. Ce bouleversement n’a pas épargné le marché de l’immobilier d’entreprise, dont les investissements reculent pour la première fois depuis six ans en 2020. Et la tendance risque de perdurer selon les prévisions de Knight Franck.
Redoutée par les promoteurs et attendue par les investisseurs, la baisse de l’immobilier d’entreprise à la suite de l’épidémie de Covid-19 se confirme. L’exercice 2020 est marqué par des résultats bien en deçà des niveaux constatés durant les six années précédentes, tant au niveau des espaces commerciaux que sur le front des locaux industriels et des bureaux.
Le repli concerne aussi bien les investissements que les commercialisations d’espaces de bureaux. Les mises en chantier et les nouveaux permis de construire reculent également, laissant ainsi entrevoir une baisse des livraisons après 2023 et une augmentation du taux de vacances sous l’effet des nouvelles stratégies immobilières des entreprises.
Même avant la crise sanitaire, le nombre d’entreprises qui ont signé un nouveau bail commercial ou acquis de nouveaux magasins a commencé à baisser. Cette tendance s’est accentuée en 2020 à la suite des deux confinements et des restrictions sanitaires consécutives au Covid-19.
Si le recul des volumes placés a été contenu à -9 % en 2019, la baisse a été plus importante l’année dernière, avec une différence de 42 % sur une année. L’Île-de-France, plus gros marché en volume et en chiffre d’affaires,
Important Voit ainsi ses ventes plafonnées à 1,38 million de m2 de bureaux, soit 40 % de moins que la moyenne des dix dernières années.
Les locaux de grande taille sont particulièrement affectés par cette tendance.
Important Les volumes placés dans ce segment s’élèvent à 404 000 m2,
À comparer aux 887 000 m2 vendus en 2019. Cette chute de plus de 50 % a immédiatement pesé sur le taux de vacances, qui atteint 6,5 %. Selon les prévisions du cabinet Knight Frank France, cette tendance risque fort de se poursuivre cette année et même jusqu’en 2023.
Tous les indicateurs de l’immobilier professionnels passent au rouge en 2020. Dans le segment des locaux industriels, le repli atteint 35 % pour un volume de 3,5 milliards d’euros. Seule bonne nouvelle, cette marque dépasse de 116 % la moyenne décennale dans ce domaine.
Le marché des locaux de commerce, lui, limite sa régression à -31 %, avec des investissements chiffrés à 4,2 milliards d’euros selon Knight Frank. Sans le concours de huit transactions à plus de 100 millions d’euros, ces chiffres auraient pu être encore plus décevants.
Les locaux de bureaux souffrent aussi d’un recul de 35 % à 17,3 milliards d’euros investis, dont 15 milliards en Île-de-France. Au total, 24,9 milliards d’euros ont été placés dans l’immobilier commercial en 2020, ce qui correspond à une chute de 34 % en un an.
Le profil du marché a peu évolué, l’essentiel des placements étant toujours effectué dans la région francilienne. Les investisseurs étrangers conservent encore leur poids sur le marché : 41 % des opérations réalisées l’année dernière sont à mettre à leur compte.
