La ville de Périgueux a mis sur pied une stratégie peu commune pour éviter que le nombre de locaux vides ne se renforce davantage dans ses rues commerciales. Ce, en s’attaquant au portefeuille des propriétaires pour les inciter à faire ce qu’il faut pour ramener les locataires à investir les lieux.
À Périgueux, force est de constater que ces dernières années, les rues commerçantes font face à un phénomène particulier, l’émergence de locaux commerciaux vides et délaissés par les locataires.
Une situation devenue plus qu’inquiétante pour la communauté d'agglomération du Grand Périgueux qui y voit une menace réelle pour son image qui risque fort de se ternir.
Pour éviter le pire, les élus du coin ont décidé d’enclencher la vitesse supérieure dans ses efforts. Sa stratégie, mettre sur pied un système de taxation qui cible particulièrement les propriétaires pour les inciter, à leur tour, de faire le nécessaire pour sauver la mise.
Par rapport à d’autres villes moyennes, le centre de Périgueux peut se targuer d’avoir assez de force pour attirer beaucoup de chalands avec ses commerces et ses marchés. Un point positif à son actif, sauf que c’est loin d’être le cas en ce qui concerne les vendeurs qui semblent se donner le mot pour déserter les lieux.
Pour le dire, il suffit de prendre en compte le fait que les rues commerçantes de la grande agglomération de Périgueux enregistrent actuellement quelque 500 locaux commerciaux vides que même les endroits les plus emblématiques comme la Rue Taillefer ne sont pas épargnés en laissant entrevoir au passage des vitrines désertes et des panneaux de location ou de vente sur les façades.
Un phénomène qui s’explique essentiellement par l’absence de commerçants prêts à investir les lieux, alors que ceux qui ont déjà eu cette chance sont bien nombreux à choisir de ne pas renouveler leur contrat de bail si d’autres ont tout simplement cessé leur activité.
Et en y regardant de près, l’on constate que cette situation quelque peu inquiétante est portée par différents éléments. À savoir :
Concernant ce dernier point, le délégué à l'attractivité commerciale du Grand Périgueux, a même fait savoir qu’une mensualité élevée à 12 000 euros pour une surface de 600 m² est quasiment inaccessible pour la majorité des commerçants pour l’inciter à dire que :
C’est une véritable spéculation.
Il va sans dire que ce phénomène de désertion n’est pas sans impact négatif sur l’image de la ville de Périgueux qui a cependant décidé de changer la donne en procédant au lancement d’une nouvelle mesure destinée à :
Faire la chasse aux propriétaires indélicats qui refusent de mettre leur bien sur le marché ou bien qui le font à des conditions surévaluées par rapport au marché.
Sa stratégie, majorer à hauteur de 20% la taxe foncière du local commercial s’il reste inoccupé pendant deux ans. Un niveau qui passe à 30% l’année suivante, puis 40%. En suivant cette voie, la mairie a d’ailleurs fait savoir que son but est de créer un régulateur immobilier qui utilisera les montants récoltés pour :
Reprendre la main sur ces friches commerciales néfastes au dynamisme de la ville.
Aussi, il est nécessaire de rappeler que les agents immobiliers du coin ne sont pas en reste dans cette lutte en misant sur le mécanisme du loyer progressif. Celui qui permet aux locataires de bénéficier de mensualités à taux réduit durant les trois premières années d’occupation.
