En matière d’immobilier, Paris se distingue par son dynamisme exceptionnel et les investisseurs s’y bousculent. Face à la pénurie de l’offre de logements classiques, ils se tournent vers les boutiques à transformer en meublés touristiques. Pour la municipalité, ce nouveau phénomène appelle à un encadrement strict via la modification de son plan d’urbanisme.
La forte tension qui caractérise le marché immobilier parisien complique considérablement l’accès au logement.
Important Le succès croissant des plateformes de location entre particuliers et l’afflux d’investisseurs accentuent le déséquilibre entre une demande toujours soutenue et une offre très faible.
La guerre entre la Mairie et Airbnb continue ainsi de faire rage, cette dernière étant accusée de réduire le stock de résidences principales à louer et de contribuer à l’explosion des loyers et des prix des biens.
Le durcissement de la réglementation ne freine pas les investisseurs. Pour eux, les murs commerciaux se présentent comme le substitut idéal pour obtenir des meublés touristiques sans être soumis à la limite de 120 nuits par année civile fixée par la loi pour la location saisonnière.
Ces dernières années, tout propriétaire d’un local commercial situé au rez-de-chaussée est régulièrement sollicité pour déménager son activité et aménager le local afin de le proposer sur Airbnb.
Certains affirment que les simulations des agents immobiliers montrent une rentabilité élevée.
Même pour une petite surface, dans un quartier très touristique, le prix par nuit s’élève à 100 euros en moyenne. Les revenus annuels peuvent ainsi atteindre 30 000 euros, soit le triple de ce que rapporte une location au mois classique.
Important Outre l’aspect financier, les formalités sont allégées dans le cas d’un ancien magasin devenu un meublé par rapport à un appartement classique.
Le changement ne requiert qu’un document à faire signer à la mairie, et la restriction concernant le nombre de nuitées ne s’applique pas.
Guest Ready, l’entreprise chargée de la conciergerie de milliers de logements mis en location sur Airbnb dans l’Hexagone, confirme la multiplication des locaux commerciaux aux côtés des annonces concernant des résidences principales. La moitié de leurs clients seraient ainsi des propriétaires de murs commerciaux déclarés « compatible AirBnb » ou « adaptés à l’hébergement de touristes ».
Bien que surpris par l’essor rapide de la tendance, les élus locaux n’entendent pas laisser les investisseurs en locatif profiter longtemps du vide juridique sur la question. Selon Ian Brossat, en charge du logement au sein de la mairie de Paris,
La Ville prévoit de modifier son plan d’urbanisme afin de renforcer les règles régissant la création de meublés touristiques à partir de boutiques, bureaux, etc.
