Le marché français de l’immobilier d’entreprise a été particulièrement dynamique en 2019. Selon les données du réseau Knight Frank, les investissements dans ce secteur ont dépassé 35 milliards d’euros, battant le record établi en 2018 de 5 milliards. En cinq ans, ce montant a donc augmenté de moitié, et le mouvement ne semble pas près de s’arrêter.
Entre 2018 et 2019, les sommes investies dans les biens immobiliers à usage professionnel (bureau, local commercial, entrepôt) ont enregistré une progression supérieure à 16 % et ont atteint un pic historique à plus de 35 milliards d’euros. Les bureaux ont été le segment le plus porteur avec 25 milliards d’euros d’investissements sur l’année, et signent également un record.
Vincent Bollaert, directeur du département investissement chez Knight Frank pour l’Hexagone, explique cette performance exceptionnelle par la faiblesse des taux d’intérêt.
Important Poussés par les conditions d’emprunt très favorables, les investisseurs misent de plus en plus sur la pierre.
Considérée comme une valeur sûre, pour diversifier leur portefeuille d’actifs.
Cette croissance notable n’a cependant pas suffi à propulser la France en tête du classement des plus gros marchés en termes d’investissements dans l’immobilier d’entreprise. L’Allemagne la devance largement avec plus de 60 milliards d’euros par an, et représente à elle seule 25 % environ des placements réalisés en Europe. Le Royaume-Uni est également bien positionné avec près de 50 milliards d’euros injectés.
Par ailleurs, le marché tricolore est marqué par une grande hétérogénéité,
Important L’Île-de-France concentrant 27 milliards d’euros sur les 35 investis dans le pays, soit 75 % du total.
Elle a été le principal bénéficiaire des mega-deals (transactions valorisées à plus de 100 millions d’euros), dont 84 ont été conclues en 2019, 7 de plus que l’année précédente. Selon, Antoine Grignon, directeur du pôle retail de Knight Frank,
La multiplication de ces opérations d’envergure coïncide avec l’arrivée massive d’étrangers dans la région.
Knight Frank.
D’ailleurs, depuis 2017, celle-ci a attiré deux fois plus d’investissements, les montants étant passés de 6 à 12 milliards d’euros, représentant 45 % des sommes injectées sur l’ensemble du territoire. Parmi les investisseurs étrangers, la demande des Sud-Coréens est en forte hausse. Antoine Grignon explique que
Ces derniers apprécient le marché hexagonal, principalement pour sa liquidité et sa stabilité.
Antoine Grignon.
Il ajoute qu’
Ils s’intéressent aux grands volumes au cœur de la capitale pour des contrats longs avec des locataires réputés.
Antoine Grignon.
La tendance haussière sur le marché de l’immobilier tertiaire devrait se maintenir,
Knight Krank.
Selon Knight Krank. Le Brexit devrait en effet inciter de nombreuses sociétés à délocaliser leur siège britannique vers la France, notamment Paris, et ce malgré le climat social tendu.
Le réseau se base sur l’analyse des mouvements recensés depuis 2016 et des prévisions. Sur un total de 472, 68 portent sur la Ville Lumière et sa région, et 34 sont confirmées. Dublin et Luxembourg restent pour l’instant mieux positionnés grâce à leur fiscalité attractive (107 et 73 opérations respectivement), mais Paris devance d’autres grandes villes européennes comme Amsterdam (57) et Francfort (50). Pour Vincent Bollaert,
Ces chiffres devraient encore augmenter après la conclusion des grandes ou très grandes transactions en cours.
Vincent Bollaert.
