La longue et lente agonie du centre commercial Quais d’Ivry

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Déserté par les commerçants et snobé par les clients, le centre commercial Quais d’Ivry se dirige lentement vers son extinction depuis quelques années. Les deux confinements provoqués par la crise sanitaire n’arrangent guère son cas. Sa restructuration tarde d’ailleurs à se concrétiser, autant d’indices qui assombrissent son avenir à moyen terme.

Dans le Val-de-Marne ainsi que dans les autres départements d’Île-de-France, les centres commerciaux traversent une crise latente depuis longtemps. Le cas de Quais d’Ivry semble toutefois plus grave. Bien avant les deux confinements consécutifs à la pandémie, le site perd ses locataires les uns après les autres. Or, la fermeture d’une seule boutique affecte l’attractivité de tout le complexe.

Dans le cas du centre Quais d’Ivry, ce sont plus d’une dizaine d’enseignes qui ont déserté les lieux en l’espace de quelques mois. Derrière, le gestionnaire peine à trouver des remplaçants et les promesses de requalification faites en 2017 sont loin d’être tenues.

Un gestionnaire et un propriétaire aux abonnés absents

Le centre commercial Quais d’Ivry est en crise depuis plus de deux ans. Une à une, les boutiques résilient ou ne renouvellent pas leur bail commercial, affectées par le manque d’attractivité des lieux, puis par les deux confinements de la crise sanitaire.

Ces péripéties inquiètent tout le monde, à commencer par les habitants d’Ivry, qui n’hésitent plus à s’interroger sur la viabilité du centre commercial, à la peine depuis trois ans au moins. Le complexe va-t-il fermer ou être cédé à un autre propriétaire ? Quels sont les plans de relance envisagés par les décideurs actuels ?

Le fonds américain KKR, propriétaire des lieux, joue la discrétion et ne préfère pas dévoiler ses intentions. Le groupe Duval, gestionnaire du centre commercial, se montre tout aussi hermétique aux questions.

La situation des boutiques qui sont restées semble pourtant se détériorer, avec une baisse de fréquentation allant jusqu’à 25 % par rapport à 2019 pour certaines entreprises. Même les locaux convertis en bureaux reçoivent moins de visiteurs, avec la généralisation du télétravail. L’absence de locomotives comme Primark se fait aussi sentir. En temps normal, ces boutiques brassent les foules et profitent aux autres boutiques des environs.

Du retard dans la requalification du centre

Dans la commune d’Ivry, la détresse du centre commercial inquiète les responsables municipaux. Romain Marchand, premier adjoint à l’urbanisme, parle d’un besoin urgent de faire évoluer le site, afin de :

  • faire revenir les visiteurs ;
  • redynamiser tout le quartier.

Le gestionnaire s’est déjà efforcé de le faire depuis 2017, en promettant une requalification des boutiques abandonnées du second étage en bureaux. Trois ans après, cette mesure n’est pas encore pleinement appliquée.

En attendant, Quais d’Ivry continue de perdre ses locataires. Rien qu’en 2020, Go Sport Destock et Hema ont plié bagage, quelques mois seulement après de grandes marques telles que :

Bata ;

  • Micromania ;
  • Camaïeu ;
  • Boulanger ;
  • Decathlon ;
  • Jennyfer ;
  • Sephora.

Au deuxième étage, toutes les boutiques sont fermées, au grand dam des habitués. Les désertions commencent aussi à affecter le premier étage, qui ne compte plus que quatre enseignes contre sept auparavant. En l’absence de nouvelles signatures, l’hémorragie risque de se poursuivre dans les prochains mois.

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