Le groupe Pierre et Vacances poursuivi pour loyers impayés

Tour Eiffel en vacances

Dans le cadre de la location meublée touristique, le non-paiement des loyers par un grand groupe risque de rompre la confiance des propriétaires bailleurs et des conseillers en gestion de patrimoine. C’est pourtant ce qui arrive à Pierre et Vacances. Il se fait même actuellement poursuivre en justice pour ce motif.

Le secteur immobilier ayant un aspect rassurant, les risques liés à la location meublée touristique sont souvent sous-évalués. Cela se ressent en cette période de crise. Aussi confrontés à des difficultés financières, de grands exploitants de résidence de tourisme ont dû suspendre le règlement des loyers des propriétaires pendant le confinement et Pierre et Vacances en fait partie. Pour cette raison, des centaines de particuliers portent plainte contre le groupe.

La location meublée touristique ne présente effectivement pas que des avantages. Il existe également divers inconvénients qu’il convient de connaître avant de se lancer dans ce type d’investissement.

Les risques sous-estimés de la location meublée touristique

Il est intéressant d’investir dans la location meublée touristique étant donné qu’elle permet généralement de bénéficier d’une rentabilité de 4 % bruts. Elle confère aux investisseurs particuliers la possibilité de profiter d’une réduction fiscale à l’aide du dispositif Censi-Bouvard. Rappelons qu’elle consiste à acquérir un bien neuf se trouvant dans une résidence de tourisme. Un contrat de bail commercial est conclu avec une société d’exploitation dans le cadre de l’investissement. Ce dernier n’est pas sans risque.

L’exploitant s’engage à payer des loyers mensuels ou trimestriels sur une durée minimum de 9 ans. Cependant, ceux-ci sont souvent revus à la baisse, à la suite d’une renégociation du bail qui peut s’effectuer tous les trois ans. Le départ du locataire pose souvent problème, surtout quand il aboutit au paiement d’une indemnité d’éviction, qui peut peser sur les revenus du bailleur.

Important D’autre part, le passage à une location classique nécessite une procédure administrative spécifique, difficile à réaliser.

Outre des problèmes d’ordre fiscal, également liés au départ de l’exploitant, le propriétaire est aussi souvent confronté à des difficultés quand il veut revendre son bien.

Au sujet des bailleurs des résidences gérées par Pierre et Vacances, ils font face à des loyers impayés, raison pour laquelle ils décident d’engager une poursuite judiciaire contre le groupe.

Plus de 200 propriétaires prêts à porter l’affaire devant la justice

Ils ont pris cette décision à la suite d’une suspension du règlement de quelques mois de loyer par Pierre et Vacances, au cours du premier confinement imposé par l’État. La raison des impayés est que le groupe a essuyé une perte de pas moins de 330 millions d’euros en 2019-2020, après avoir été contraint de fermer ses portes depuis la mi-mars. Il a effectué un paiement au mois de juin, mais il a ensuite de nouveau manqué à cette obligation.

Pierre et Vacances invoque alors un cas de force majeure. Cependant, un avocat de plaignants, maître Bertrand de Campredon, explique :

De la même manière que tous les commerçants, le groupe est redevable de son loyer. Rien ne lui permet de se soustraire à cette obligation.

Bertrand de Campredon.

Notons que Pierre et Vacances n’est pas seul dans son cas. Appart'City, Belambra et Odalys comptent également parmi les exploitants de résidence touristique qui se sont retrouvés obligés de suspendre le paiement de leurs loyers à cause du confinement lié au Covid-19.

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