Un climat d’incertitude règne sur l’immobilier de bureau

immobilier de bureau

Après une année 2019 conclue sur une bonne note, l’immobilier de bureau marque le pas en 2020 sous l’impact de la crise sanitaire. La généralisation du télétravail et une redéfinition de la notion d’espace de travail par les entreprises entraînent un léger ralentissement du marché. Ces nouvelles tendances, appelées à durer, sèment le trouble sur l’avenir à moyen et long terme de ce secteur.

L’immobilier de bureau nage actuellement dans une mare d’incertitudes, sur fond de crise sanitaire et de désertion du marché par les investisseurs internationaux. Même si le premier et le troisième trimestre montraient encore des signes de résistance, les analystes n’osent pas se projeter sur les perspectives à moyen terme du marché.

Selon eux, il est trop tôt pour envisager le chemin que prendront tant le marché locatif que le secteur des achats et des investissements.

Des acteurs spécialisés, dont Bureaux Locaux, JLL et ImmoStat se rejoignent toutefois sur les changements de comportements des entreprises et des locataires, qui se tournent davantage vers les locaux plus petits et mieux adaptés aux contraintes de travail.

Une restructuration des bureaux se profile à l’horizon

Et si la crise sanitaire actuelle remettait en question le principe du bail commercial classique, portant sur des locaux spacieux, tout équipés et très typés « open space » ? Au regard des tendances rapportées par les plateformes Bureaux Locaux et JLL, cette question mérite amplement d’être posée. Chez JLL, on note une augmentation des demandes sur des locaux de plus petite taille.

Ces préférences ne sont pas vraiment inédites, les entreprises ayant tendance à privilégier les plus petites surfaces en période de crise. Bureaux Locaux se montre plus précis : les sociétés adoptent une conception nouvelle des lieux de travail, lesquels doivent offrir plus d’espace à chaque travailleur et prioriser les interactions dans des espaces partagés.

Combien de temps durera ce mouvement ? JLL joue la prudence et préfère relier ces développements avec l’essor du télétravail et l’application de mesures sanitaires strictes en milieu professionnel. Les deux plateformes se félicitent néanmoins de la résilience du marché dans ce contexte trouble.

Même en novembre, en plein reconfinement, la demande sur le marché locatif se maintient. Les chiffres du troisième trimestre, où 246 000 m2 ont été réservés et 3,9 milliards d’euros investis, témoignent par ailleurs de la capacité du marché à se ressaisir rapidement après une crise.

Les demandes placées et le loyer en recul

Globalement, les effets de la crise ne se ressentent pas encore sur les biens immobiliers dits « prime », qui restent une valeur sûre surtout s’ils sont situés en périphérie ou dans les quartiers d’affaires comme La Défense, à Paris.

Le loyer moyen sur ces valeurs premium continue d’ailleurs de progresser en dépit de la crise et s’élève à 900 euros/m2/an. Cet indicateur est le seul, ou presque, qui n’a pas connu une baisse liée directement à la pandémie.

Dans le rapport de JLL, le nombre de demandes placées sur les trois premiers trimestres de 2020 a chuté de 46 % en un an, pour s’établir à 913 200 m2.

Les loyers affichés par les bailleurs et promoteurs sont également en recul, de la même manière que le volume des demandes reçues par les propriétaires, un phénomène qui serait lié à la désertion des investisseurs étrangers au profit des acteurs locaux.

Retour au de page