Casino renforce sa stratégie omnicanale pour s’ancrer davantage dans la vie des consommateurs

Baseline de Casino

Le géant de la grande distribution Casino continue ses projets de réforme en cédant d’autres murs de magasins et en renforçant aussi son alliance avec le site e-commerce Amazon. Si la première stratégie semble quelque peu contrainte afin de rassurer les observateurs quant à la santé financière du groupe, la deuxième serait une solution ingénieuse pour répondre aux besoins des consommateurs.

Trente-deux murs commerciaux, dont vingt boutiques Monoprix et supermarchés Casino et douze Géant Casino, ont été vendus par le groupe afin d’alléger son niveau d’endettement. Mais l’équipe de Jean-Charles Naouri ne s’arrête pas là. Elle a aussi prévu d’étendre son partenariat avec le géant du Web Amazon afin d’optimiser sa relation client.

En effet, l’avènement du digital a complètement changé les habitudes d’achat des consommateurs si bien qu’adopter de nouveaux canaux de distribution serait bénéfique pour l’enseigne. D’autant que l’année de collaboration entre les deux partenaires a été pour le moins prometteuse.

Ainsi, l’on peut désormais s’attendre à la mise à disposition des milliers de produits de marque Casino sur la plateforme tandis que les articles Monoprix verront leur zone de livraison s’étendre sur plusieurs régions de la France.

D’une pierre, trois coups

Le 23 avril dernier, le groupe Casino a annoncé vouloir pousser un cran plus loin sa collaboration avec Amazon. Le partenariat signé en mars 2018 ayant été concluant, le leader dans le domaine de la distribution alimentaire entend optimiser davantage sa stratégie omnicanale afin de mieux répondre aux besoins des consommateurs. À la DG de Casino supermarchés, de Géant Casino, de Casino Proximités et de Leader Price, Tina Schuler de souligner :

« Notre approche vise à leur offrir ce qu’il y a de plus pratique pour eux ».

Tina Schuler.

Trois points sont ainsi ciblés par ce projet. Le premier concerne la mise en place de consignes Amazon lockers dans plus de 16% des points de vente du groupe (1 000 magasins parmi les 6 000 existants) afin que les clients ayant fait leur achat en ligne puissent y récupérer leurs biens.

Le second renforce la collaboration entre le site e-commerce et Monoprix. Pour rappel, depuis septembre dernier, en s’inscrivant sur le programme de fidélité Amazon Prime, les acheteurs de produits de cette marque pouvaient se faire livrer sur Paris et sa zone environnante (comptant 52 communes).

Dorénavant, les résidents des autres villes peuvent prétendre à ce type de service, d’autant que la marque est présente dans 250 agglomérations, à travers ses trois enseignes dont Monoprix, Monop’ et Naturalia.

Enfin, l’augmentation du trafic via la distribution directe des 3 500 articles Casino sur la plateforme d’Amazon, à savoir les produits frais, premium (Casino Délices), bio (Casino Bio), ou de vin (Club des sommeliers). À Tina Schuler d’argumenter :

« Si nous avons conclu cet accord, c’est que nous avons bon espoir qu’il sera profitable pour nous [...] Grâce à cet accord qui ajoute un nouveau canal de distribution, Casino va pouvoir développer sa marque propre ».

Tina Schuler.

Des cessions de murs pour couvrir son endettement

À peine un jour avant la déclaration de l’extension du partenariat Casino/Amazon, le porte-parole du premier a rendu publique une autre stratégie portée cette fois-ci sur le côté finance du groupe.

En effet, ce dernier se trouve actuellement sur une pente glissante à cause de son niveau d’endettement. Ce qui l’oblige à céder une partie supplémentaire de son mur commercial sans pour autant se détourner définitivement du commerce physique.

Aux analystes de l’agence d’expliquer cette décision :

« Malgré une croissance solide de ses ventes et l’achèvement de son plan de cessions initial de 1,5 milliard d’euros, l’endettement de Casino reste élevé tandis que ses flux de trésorerie demeurent grevés par ses besoins en fonds de roulement, les intérêts et le paiement de dividendes ».

Quoi qu’il en soit, la Bourse continue de s’inquiéter pour le devenir financier du géant. Les experts d’Oddo BGC ne cachent d’ailleurs pas leur appréhension. Selon eux :

« Ce plan de cessions additionnelles est insuffisant pour permettre une remontée de cash, via un dividende exceptionnel, sur la maison mère Rallye. Or les enjeux financiers de Rallye (une dette nette de 2,9 milliards d’euros) restent entiers à l’horizon 2020 et nous conduisent à maintenir une position neutre sur le titre Casino ».
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