Si les espaces de coworking sont jugés encore marginaux en France, par rapport aux bureaux traditionnels, ils gagnent aujourd’hui de plus en plus de terrain. Certes, ce nouveau système en vogue rencontre encore plusieurs contraintes, mais bon nombre d’idées se sont apparues en vue de répondre aux besoins de flexibilité des entreprises clientes.
Un marché actuellement en plein développement, les espaces de travail collaboratif, appelés communément coworking commencent à détenir une place importante dans le choix des sociétés locataires, si l’on ne se réfère qu’aux surfaces mises en location l’an passé dans la région francilienne.
Et la révolution n’est pas près de s’arrêter là, car de nouveaux concepts sont en train de voir le jour pour satisfaire la demande. C’est bien le cas des lieux à thèmes, voire des locaux sur mesure, qui sont destinés à contourner les divers inconvénients de ce nouveau mode d’organisation.
De quoi susciter les acteurs traditionnels à revoir leur stratégie politique. Il s’avère en effet que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à en être satisfaites.
Très développé dans la Silicon Valley, avec The company (ex-WeWork) et IWG comme parfaits exemples, le coworking entame sa percée dans l’Hexagone. Certes, ce nouveau modèle d’organisation ne représente actuellement que 2% du marché français des locaux professionnels, mais il progresse de façon spectaculaire. À savoir, 130 000 mètres carrés de prises en location ont été relevés l’année dernière, rien qu’en Île-de-France.
D’importantes acquisitions de capital ont été alors réalisées ces derniers temps, si l’on ne cite que le géant immobilier Nexity qui a récemment annoncé la prise de contrôle du groupe ABP en acquérant 54% du capital de Morning Coworking.
De son côté, Knotel, une Startup qui propose aux entreprises des bureaux à louer pendant de courte durée, se consolide avec le rachat de Deskeo.
Un marché fortement prometteur, à en croire l’optimisme qu’affiche le gérant de Savills, Serge Vayer, dans ces propos :
« Après une phase de maillage du territoire ciblant, en priorité, Paris, sa première couronne et les grandes métropoles régionales, une consolidation forte devrait avoir lieu d'ici trois à quatre ans ».
Serge Vayer.
Outre la convivialité, la flexibilité est également un levier de développement du secteur. En effet, les formules proposées par les propriétaires d’espaces de coworking sont fortement alléchantes comparées au bail commercial 3-6-9 imposé par les bailleurs traditionnels. D’après Serge Vayer :
« Ce que recherchent les entreprises, avant tout, c'est de la disponibilité immédiate, pas de travaux d'aménagement à gérer et un contrat de location flexible ».
Serge Vayer.
Le service fait partie des trois piliers de la valeur ajoutée par le coworking. À ce propos, de nombreux concepts sont sur le point de voir le jour, contribuant davantage au développement de ce modèle novateur d’organisation, notamment le Wellworking de Kwerk. Il s’agit d’espaces de travail conçus pour valoriser l’entreprise locataire grâce à des design immersifs et captivants. Au directeur exécutif de CBRE, Grégoire de la Ferté, de souligner :
« On se dirige de plus en plus vers un modèle hôtelier qui propose du sur-mesure aux entreprises, grâce, notamment, à l'utilisation des données des utilisateurs recueillies ces dernières années ».
Grégoire de la Ferté.
Cet atout lui permet de prendre le pas sur les centres d’affaires traditionnels qui se doivent de repenser leur écosystème pour ne pas perdre la face. Comme le conseille cet expert :
« Le coworking phagocyte une partie du marché de bureaux et conduit les opérateurs de centres d'affaires à renouveler leur positionnement ».
Grégoire de la Ferté.
