Hong Kong demeure un pilier de croissance pour la Chine

Ville d'Hong Kong

La Chine tente par tous les moyens de trouver une issue au mouvement populaire mené à Hong Kong. Et ce, en raison de l’intérêt économique de la cité-État. La croissance des entreprises chinoises repose en effet sur le marché hongkongais. Cette ex-colonie britannique participe ainsi en grande partie au développement de l’Empire du Milieu.

L’interdépendance entre la Chine et Hong Kong est loin d’être récente. Depuis plusieurs années, le pays compte sur le marché de l’ex-colonie britannique pour faire croître son économie. L’équilibre qui a été créé est cependant remis en cause actuellement, avec le mouvement contestataire qui s’est développé dans cette région.

Pour Pékin, il existe un intérêt à rétablir l’ordre, mais surtout à maintenir Hong Kong dans un système capitaliste. Ses intérêts économiques sont en effet mis en jeu. Sans cette stabilité économique, la Chine risque de subir d’énormes pertes, dans un contexte où elle doit déjà gérer les tensions avec les États-Unis.

Une terre de succès

La cheffe de l’exécutif hongkongais l’a déjà fait savoir. Cette crise politique peut avoir un impact plus important que celui de la crise financière de 2008, dont les conséquences peuvent également toucher Pékin. Cette région constitue en effet le territoire des investissements chinois. Les dirigeants sont d’ailleurs nombreux à y mener leurs affaires, dans des secteurs tels que l’immobilier ou le commerce. Ce qui explique pourquoi ils se pressent à résoudre la crise.

Par ailleurs, plusieurs entreprises chinoises y sont installées, et y sont même cotées. À l’exemple de Tencent, acteur sur le marché des services Internet, ou Ping An, société spécialisée dans les assurances. La présence d’entreprises chinoises dans cette ville remonte à 1986. Depuis cette année-là, certaines d’entre elles d’ailleurs sont à l’origine de 9 sur 10 des plus importantes introductions en Bourse sur le marché hongkongais.

Le développement des entreprises chinoises dans la mégalopole se poursuit ainsi d’année en année. Des acteurs déjà bien positionnés sur le marché, comme Alibaba, prévoient même de s’y introduire en Bourse.

Un cadre favorable aux entrepreneurs

La crise politique à Hong Kong concerne les dirigeants chinois, qui ont placé leur argent dans les banques de la région, comme les entrepreneurs, qui y ont développé leurs activités, s’installant dans un local commercial ou des bureaux.

Une région qui reste d’ailleurs attrayante pour eux, en raison de sa réglementation plutôt flexible comparée à celle de la Chine continentale. En effet, depuis 1997, après l’accord sino-britannique de 1984 qui prévoyait la rétrocession de cette région, celle-ci utilise des législations à l’image des réglementations britanniques.

Le classement de la Banque mondiale place d’ailleurs cette ex-colonie britannique en 4ème position des pays où il est facile de faire des affaires, alors que la Chine est 46ème. La flexibilité de ses réglementations offre une grande autonomie aux entrepreneurs chinois tout en simplifiant la circulation des capitaux.

En outre, pour les entreprises chinoises, s’installer à Hong Kong leur donne accès à une meilleure sécurité juridique. Les voir s’établir par centaines dans cette ville n’a donc rien d’étonnant. Hong Kong représente un territoire stratégique pour la Chine, sachant que 60 % des investissements réalisés par cette dernière doivent passer par cette région semi-autonome.

Des bénéfices en baisse

Hong Kong participe également aux apports en capital en Chine. Selon les analyses mises en avant par le Conseil de développement du commerce de Hong Kong (HKTDC), cette ex-colonie britannique constitue le plus grand porteur d’investissements directs étrangers en Chine.

Pour autant, le poids de ses apports sur l’économie chinoise a largement chuté depuis en 1997. Cette année-là, le PIB de Hong Kong représentait 18,5 % de celui de la Chine, selon les chiffres de la Banque mondiale. Aujourd’hui, il n’en constitue plus que 3 %.

Néanmoins, l’ex-colonie britannique continue d’avoir de l’importance aux yeux des autorités chinoises en raison des investissements qui y sont réalisés. La crise politique, qui dure depuis plus d’un mois, pourrait ainsi affecter la croissance des entreprises chinoises, et plus largement l’économie de la Chine continentale. Une meilleure stabilité dans la région ne pourrait donc être que bénéfique pour cette dernière.

Retour au de page