Les bouchers s’inquiètent pour leur avenir

un boucher en exercice

En France comme partout dans le monde, le secteur de la boucherie a toujours tenu un rôle primordial dans la vie quotidienne de la population. Mais il se trouve que depuis quelques années, le métier de boucher connait une décadence assez préoccupante dans l’Hexagone. Une période qui va de pair avec la montée progressive du véganisme et de l’antispécisme.

Cette année, plus que d’autres, la France fait face à une situation inquiétante notamment en ce qui concerne le métier de boucher. En effet, les opérateurs œuvrant dans ce domaine ont été victimes de certaines pratiques visant à dénigrer leur gagne-pain.

D’ailleurs, ces derniers ont récemment fait part de leur crainte face aux différents problèmes auxquels ils sont soumis ces derniers temps.

Tout semble indiquer que la boucherie est vouée à disparaitre si l’on tient compte du nombre d’opérateurs appliqués dans ce commerce qui a considérablement diminué depuis près de 40 ans. À part des faits divers, la montée en force des vegans et des antispécistes serait actuellement la principale cause de ce sujet quelque peu déroutant.

Les commerces de viande sont pris pour cible

Pas plus loin qu’en juin dernier, les 18 000 bouchers français ont fait part de leur inquiétude en adressant une lettre au ministre de l’Intérieur en sollicitant l’aide du gouvernement.

Il se trouve en effet que certains commerçants ont fait l’objet d’acte de vandalisme dont certaines boutiques situées aux Yvelines ou en Essonne ont fait preuve. D’ailleurs, une douzaine de cas a été enregistrée depuis janvier causant ainsi, des dégâts matériaux d’importance non négligeable.

D’après les professionnels du secteur, ce phénomène quelque peu particulier aurait un lien avec l’avènement de l’antispécisme et du veganisme si l’on tient compte de leur déclaration à l’encontre du récent festival vegan et antispéciste baptisé « Veggie Pride » qui s’est tenu à Paris :

Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes pris pour cible, car la cause du bien-être animal nous préoccupe depuis longtemps, car nous savons qu’un animal bien traité fait une viande magnifique.

Au président de la Fédération des artisans bouchers de Paris et région parisienne, Laurent Callu, de préciser :

Depuis la crise de la vache folle, nous nous sommes beaucoup investis.

Laurent Callu.

Les boucheries sont beaucoup moins nombreuses

Si l’on se réfère au nombre de boucheries parisiennes d’il y a de cela 40 ans qui était estimé à 1 330, il faut croire qu’elles sont deux fois moins nombreuses actuellement puisqu’il n’en existe plus que 403 si elles étaient à 720 vingt ans plus tôt. D’après Laurent Callu, le système de location des magasins y tient un rôle essentiel :

Aujourd’hui, il est devenu difficile d’ouvrir une boucherie à Paris. Les baux commerciaux sont de plus en plus chers, car les supérettes font monter les prix.

Laurent Callu.

Mais cet expert du secteur a également évoqué d’autres facteurs comme l’insuffisance d’attrait pour cette profession auprès des jeunes et des investisseurs, sans parler des manques flagrants des séances d’initiation à ce genre d’occupation. Dans ce sens, la Fédération a même sollicité l’aide du ministre de l’Éducation nationale.

Quoi qu’il en soit, il faut admettre que ce métier est encore très prometteur si l’on tient compte du chiffre d’affaires qu’il génère. En effet, 480 000 euros sont collectés en moyenne dans la région parisienne et dans les 350 000 euros pour les autres contrées.

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