Les Galeries Lafayette projettent de céder la moitié de leurs magasins en franchise

 Facade des Galeries Lafayette

Après les fermetures des points de vente à faible rentabilité, le groupe des Galeries Lafayette projette de céder 22 magasins en franchise, soit la moitié de son réseau. C’est donc une véritable révolution qui est en train de s’opérer au sein du groupe. Une question reste en suspens : la vente des murs.

Le danger de la pression par les loyers

Avec un ratio de 5 employés par million d’euros de chiffre d’affaires, 5 fois supérieur à celui des acteurs de la grande distribution ou sites de e-commerce, les Galeries ont une masse salariale importante qu’elles souhaitent désormais réduire.

En ce qui concerne les loyers, deuxième argument avancé pour justifier la cession en franchise, aucun détail n’a filtré. En effet, les murs commerciaux appartenant majoritairement au groupe, une foncière a été créée pour gérer l’immobilier. Comme elle fixe les loyers, chaque enseigne doit optimiser l’occupation de son espace pour être rentable.

Sauf que de nombreux magasins n’ont pas résisté à la pression par les loyers exercée par le groupe. Et le risque est le même dans le cadre d’une franchise pour les exploitants qui ne sont pas propriétaires des locaux.

Or, à l’inverse des grands magasins, les marques peuvent s’implanter en dehors des centres-villes si les conditions ne leur conviennent plus.

Les magasins de province en question

D’aucuns se demandent aujourd’hui si le réseau des Galeries est voué à une disparition quasi complète, surtout au vu de léger repli des résultats du groupe en 2016. Le sort des magasins de province pose le plus de problèmes à la direction du groupe, qui s’efforce pourtant jusqu’à présent de relativiser.

En 2014, malgré une diminution de leurs ventes, le président du directoire du groupe parlait encore de s’installer dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants. En 2015, les Galeries fermaient leurs représentations déficitaires de Lille, de Béziers et de Thiais afin de pouvoir investir ailleurs.

L’année dernière, le directeur des réseaux Galeries Lafayette et BHV affirmait encore que tous les magasins du groupe lui rapportaient de l’argent, y compris ceux de province, qui avaient même augmenté leurs parts de marché. Avec ce nouveau projet de cession, le groupe évoque une simple redéfinition de périmètre.

Stratégie floue autour du choix des villes

Les observateurs s’interrogent actuellement sur la politique de sélection des villes dont les magasins seront cédés. La liste compte en effet tant des communes de moins de 100 000 habitants que des villes dont la population dépasse la barre des 100 000 têtes.

En outre, dans certaines régions, notamment les Hauts-de-France, la Bretagne et la Normandie, tous les fonds de commerce vont être cédés. De leur côté, les magasins situés dans les centres commerciaux seront conservés en propre.

Le choix du groupe de laisser aux franchisés toute la France du Nord et de l’Ouest aussi intrigue : est-il dû à la volonté de permettre aux futurs repreneurs de profiter d’une nouvelle dynamique locale ou est-ce un moyen de faire face à la concurrence de Printemps par exemple ?

Plus généralement, toute considération géographique mise à part, cette répartition égale des points de vente intégrés et des franchisés au sein du réseau laisse à penser que l’enseigne ne va à terme travailler en propre que dans les quelques métropoles à dimension touristique internationale.

En attendant plus de précisions sur ces différents points, les spéculations vont bon train. Il devient urgent pour le groupe d’apporter son éclairage pour donner à son projet les meilleures chances de succès.

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