Censé voir le jour en 2024 à Gonesse dans le Val-d’Oise, EuropaCity est un méga-complexe commercial futuriste, ambitieux par sa taille et inédit par ses infrastructures. « Catalyseur d’attractivité » pour les uns. « Cataclysme environnemental » pour d’autres. Ce projet fou a suscité une véritable polémique. Si vous n’avez rien suivi de ce feuilleton, pas de panique. On vous fait un topo.
Porté par Auchan et le groupe chinois Wanda, EuropaCity est une véritable petite ville dans la ville. Ce méga-complexe commercial devrait comprendre :
Le coût de cet investissement immobilier commercial pharaonique se chiffrerait à 3,1 milliards d’euros.
Soutenu par la Région francilienne et quelques élus, le projet devrait contribuer à la création de 12 000 emplois pérennes et non délocalisables, avance son promoteur Immochan.
Pour ce dernier, il n’y a aucun doute : EuropaCity aura un impact très favorable à l’attractivité et au dynamisme économique d’un territoire aujourd’hui en proie à d’importantes difficultés financières.
Dans les villes alentour comme Sarcelles, Garges-lès-Gonesse ou Aulnay-sous-Bois, le taux du chômage a en effet atteint 15 % l’année dernière, comme le révèle l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de l’Île-de-France dans un rapport récent.
Pour ses détracteurs, les retombées sociales et économiques que fait miroiter Auchan ne sont pas réalistes. Selon eux, les emplois créés ne profiteront pas aux habitants qui ne disposent pas des qualifications requises.
Bernard Loup, président de Val-d’Oise environnement et opposant farouche à EuropaCity, rappelle d’ailleurs que
ces métiers trop qualifiés ne sont pas pour les habitants du coin. Ils reviendront aux Parisiens.
Bernard Loup
Mais si le projet fait autant jaser, c’est aussi et surtout pour son éventuel impact environnemental. Censée voir le jour sur le Triangle de Gonesse, la construction d’Europacity devrait en effet entraîner la destruction de 300 hectares de terres arables.
Des associations écologistes dénoncent ainsi une « artificialisation de terres agricoles parmi les plus fertiles de la France », alors que des milliers de mètres carrés de terres cultivables disparaissent tous les six ans dans le département du fait de l’urbanisation.