Le risque d’une nouvelle crise immobilière en 2018 ?

Vue de biens immobiliers d'en haut

Non seulement la pierre est le placement préféré des Français, mais l’immobilier est l’un des moteurs de la croissance économique actuelle. Toutefois, une remontée des taux d’intérêt des crédits logement, associée aux diverses réformes fiscales et réglementaires récentes ou à venir, risque d’accélérer une correction notable du marché.

Un pilier de la croissance économique

La branche du logement résidentiel en France représente près de 6 % du PIB national. Ce pourcentage augmente 10 % si l’on prend en considération l’ensemble de l’immobilier, voire 15 % du PIB en ajoutant tous les métiers annexes tels que les agences immobilières, les syndics ou encore les foncières.

Important En matière d’emplois, le secteur est l’un des plus gros pourvoyeurs, regroupant 15 % du parc d’entreprises avec une grande majorité de TPE.

Par ailleurs très rentable, il permet, selon une étude PwC, de produire 2,3 millions de PIB et de créer 12 emplois supplémentaires pour un investissement de 1 million d’euros.

L’actif le plus prisé des épargnants

Les Français sont aussi très férus d’immobilier comme placement. 60 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale, et 70 % d’entre eux privilégient le secteur pour faire fructifier leurs économies (achat de biens physiques ou investissement dans les SCPI).

De plus, depuis le début des années 1990, les prix n’ont pas subi de correction significative. Aussi, dans l’immobilier résidentiel, avec la baisse des taux, le nombre de transactions a explosé, mais les ménages propriétaires doivent y consacrer plusieurs années de salaire.

L’investissement immobilier commercial a pour sa part enregistré une forte diminution du taux de rendement et cela, malgré des coûts de financement très bas. Les investisseurs institutionnels sont les plus exposés en cas de correction, les particuliers étant relativement protégés par les taux fixes pratiqués et une faible rotation du stock de logements.

Risque d’explosion en 2018 ?

Aussi, beaucoup s’interrogent sur l’existence d’une bulle immobilière et de ses risques d’explosion. Les analystes ont identifié quelques catalyseurs : la fin de la politique monétaire incitative de la BCE, une récession mondiale ou une crise politique majeure en Europe, qui contraindrait les institutionnels à délaisser l’immobilier.

Mais surtout, les mesures gouvernementales prises en matière de fiscalité inquiètent. Visant à réorienter l’épargne vers le financement des start-ups, elles pénalisent fortement l’immobilier en tant que placement.

Dans un contexte de forte croissance des valorisations, ces changements fiscaux et monétaires au 2e semestre 2018 font planer sur le marché la menace d’une crise similaire à celle des années 1990.

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