
Le marché de l’immobilier peine à trouver son rythme. En effet, le contexte économique et juridique incite peu ou décourage même les propriétaires à vouloir louer leur local.
Les conditions ne sont pas encore au rendez-vous afin de booster le secteur de l’immobilier. C’est surtout au niveau de l’offre de local commercial que la faille est significative.
Longtemps miné par des procédures et des lois qui ne permettent pas aux entrepreneurs de faire fructifier leur commerce, le secteur est quasi au point mort. Par ailleurs, les seules activités susceptibles de donner un coup de pouce à ce secteur sont, soit inadaptées à son lieu d’implantation, soit se heurtent aux forces syndicales qui sont intransigeantes. Le constat est clair, rares sont les propriétaires qui acceptent de louer leur local ou pour trouver le commerce idéal à leur local.
La demande sur le marché est pourtant importante. Avec seulement 8 à 10 % de rendement locatif brut, le segment du marché de l’immobilier est en effet à son niveau bas. Les dispositions de la nouvelle loi devraient inciter les propriétaires à louer leurs biens.
Pour les propriétaires qui souhaitent louer leurs locaux, les lois ne les protègent pas assez. Le propriétaire rencontre même de grandes difficultés lors de la récupération de leur bien en cas de contentieux majeurs.
L’offre ne permet pas toujours d’avoir le bon local commercial, ni la situation géographique pour un type de commerce précis. Recourir à la justice et engager des procédures envers ce type de problème peuvent durer plusieurs années. En effet, en l’absence d’un locataire, et tant que le contrat de bail est en vigueur, le propriétaire ne peut rien faire du local.
Dans ce contexte, il y a une hausse significative des contentieux concernant les fonds de commerce, passant de 4 000 affaires jugées en 2015 jusqu’à 7 000 contentieux en 2016, soit une hausse de 75 %.
Mais certains propriétaires entrent dans le jeu de la spéculation en proposant leurs locaux à des prix excessifs, avec des garanties démesurées par rapport à la qualité du locataire. Les transactions se trouvent alors limitées.
Les franchises intéressent souvent les propriétaires. Or, celles-ci ne peuvent payer des loyers très élevés suite aux lourds travaux d’aménagement qu’ils doivent engager pour le mur commercial dédié à la marque exploitée, pouvant même aller jusqu’à 1 million de DH afin qu’ils soient exploitables. Également, on note la non-taxation des locaux vacants achetés le plus souvent en fonds propres.
Mettre en place une taxation importante pour cette catégorie d’actifs, à l’instar des terrains non bâtis, devrait inciter les propriétaires à louer ces biens. Les locaux commerciaux, comme les bureaux, sont également rentables, avec une rentabilité brute qui peut varier de 8 % à 10 %.
Démarrer une activité commerciale doit être approuvé par les copropriétaires d’un immeuble. Des activités telles que la restauration constituent une forte demande. La restauration implique des aménagements spéciaux pour les odeurs et autres nuisances, on ne peut pas également implanter des débits de boissons alcoolisées près d’une mosquée ou d’une école.
Notons toutefois que la nouvelle loi régissant les baux commerciaux, devant entrer en vigueur le 11 février, pourrait dynamiser le marché, du moins encourager les propriétaires à louer leurs biens. En effet, la nouvelle loi dispense notamment les propriétaires de payer l’indemnité d’éviction dans certains cas et leur permet de récupérer plus facilement leur bien.