L'absence de commerces en ville soulève des interrogations

Commerces en centre-ville

En France, la plupart des villes moyennes voient des quartiers entiers se vider de leurs commerces et de leur population. L’étalement urbain dévitalise les centres-villes et le développement des grandes surfaces en périphérie, véritables temples de la consommation des automobilistes, entraîne la disparition des commerces et des services de proximité au cœur de la cité.

Les centres-villes se meurent

Alors que la campagne présidentielle bat son plein, aucun candidat ne parle d’un phénomène que chacun d’entre nous constate tous les jours : les centres-villes se vident et les commerces de proximité ferment leurs portes. Pourtant cette dévitalisation touche la plupart des villes moyennes, comme Saint-Étienne, Brest, Albi, Périgueux ou Clermont-Ferrand.

Pour Olivier Razemon, auteur du livre « Comment la France a tué ses villes », le problème ne date pas d’hier. Depuis les années 70, toutes les études montrent du doigt l’usage généralisé de la voiture comme responsable de l’exode vers la périphérie des villes, avec son corollaire, la désertification de quartiers entiers et l’augmentation du nombre d’affiches « Local commercial à vendre ».

Dans cet inquiétant portrait, Olivier Razemon désigne les centres commerciaux comme catalyseurs de l’étalement urbain. À coup d’arguments fallacieux, la grande distribution continue de convaincre les maires qu’un nouveau magasin va créer des emplois et de la richesse.

Associer commerces, culture… et marche à pied

Face à ces « rouleaux compresseurs » que sont les grandes surfaces, de nombreux maires explorent des pistes alternatives pour donner envie à leurs concitoyens de rester en ville, via des services et des commerces de proximité. Cette possibilité de tout trouver sur place, non seulement simplifie la vie quotidienne des habitants, mais génère aussi de nombreux emplois.

L’auteur prône de remettre la voiture à sa juste place, dans un parking en périphérie, pour laisser piétons et cyclistes redécouvrir leur environnement de tous les jours. Cinéma, entreprises, services comme les laboratoires d’analyse médicale doivent reconquérir les centres-villes, quitte à taxer les locaux vides et à lancer des programmes de rénovation de l’habitat.

Il est temps, selon lui, « de discuter avec la population et le monde économique des véritables priorités, et de choisir parmi les nombreux progrès ceux qui contribuent réellement à une évolution positive du monde dans lequel nous vivons ».

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