
Avec ses quelque 23 000 restaurants, 50 000 pubs et son dynamisme économique, la Grande-Bretagne apparaîtrait presque comme un eldorado pour les restaurateurs français à l’affut d’une opportunité économique. Attention cependant à tempérer ses ardeurs, ouvrir un restaurant là-bas peut parfois relever du parcours du combattant et nécessite une bonne connaissance du milieu et l’assistance de professionnels compétents.
Il s’agit d’un point très important et véritablement complexe, l’administration britannique ayant des subtilités que seuls les experts maîtrisent. C’est bien simple, le traitement des baux commerciaux est une spécialité à part entière chez les avocats.
La première étape dans la location d’un local commercial est l’étude du « Head of Terms » ou Hots. Ce document, comparable à un pré-contrat de bail, décrit les grandes lignes du contrat et comprend facilement une quinzaine de pages.
Le contrat de bail en lui-même, dénommé « Lease Agreement » n’est établi qu’une fois que les deux parties se sont mises d’accord sur le Hots.
Comptant généralement plus d’une cinquantaine de pages, le Lease Agreement fourmille de détails techniques qui échapperont assurément aux non-initiés. Entre les conditions de révision du loyer qui peut être indexée sur le chiffre d’affaires ou le prix moyen dans la zone, la durée du bail et les autres subtilités, il y a vraiment de quoi se perdre.
L’assistance d’un avocat spécialisé est donc réellement indispensable pour les restaurateurs qui souhaitent tenter l’aventure anglaise.
Les licences varient en fonction de la taille du local et de l’activité. Les restaurants et cafés ont besoin d’une (coûteuse) licence A3 parfois accompagnée d’un premium qui peut atteindre la bagatelle de 500 000 £ dans les quartiers londoniens les plus huppés, quand les sandwicheries ont une licence A1.
Obtenir la licence pour vendre de l’alcool est une autre paire de manches puisqu’elle nécessite le passage par une formation payante et le dépôt d’une demande auprès de la mairie. Ici encore, l’assistance d’un avocat – le « licence solicitor » – est indispensable.
En contrepartie de ces multiples complexités administratives, la Grande-Bretagne a mis en place une législation très favorable aux entrepreneurs. Les horaires sont très flexibles et il n’existe pas de minimum hebdomadaire ce qui offre toute latitude au gérant pour modifier la taille du staff en fonction du niveau d’activité.
De plus, il est très facile de procéder à des embauches puisqu’elles ne nécessitent pas de visite médicale et que les formalités peuvent être effectuées au moment de verser le premier salaire.
Autre atout pour les restaurateurs britanniques : le « service charge », assimilable au pourboire et qui atteint 1/8 de l’addition payée par le client. Ce complément de salaire versé aux employés n’est pas assujetti aux charges sociales et représente un facteur de motivation important.