Les entreprises se tournent davantage vers la finance participative en temps de crise

touche clavier pour dons financiers

Les appels au don et les campagnes solidaires n’ont pas le monopole de l’usage des plateformes de crowdfunding. Durant la crise actuelle, plusieurs entreprises, surtout des start-up, se sont orientées vers les sites de collecte en ligne afin de se financer et se relancer. Et cette tendance a de grandes chances de durer dans le temps.

La crise du Covid-19 a mis à mal les finances de la majorité des entreprises, qui n’ont d’autres choix que d’ouvrir de nouvelles lignes de crédit pour survivre. Seul problème, les banques ont resserré les conditions d’emprunt face à l’augmentation du risque d’insolvabilité consécutive à :

  • la baisse d’activité ;
  • l’assèchement des flux de trésorerie.

Les investisseurs traditionnels et institutionnels, d’habitude prompts à aider les start-up prometteuses, se montrent aussi prudents.

Les entreprises se sont donc tournées vers les plateformes de crowdfunding, où elles peuvent lancer des levées de fonds, même pour un business model considéré comme insolite ou à risque par les acteurs traditionnels du financement professionnel.

Les plateformes de crowdfunding gagnent à être plus visibles

Les plateformes de financement participatif en France sont relativement jeunes et peu visibles auprès des porteurs de projet et des contributeurs potentiels. Selon une étude de Kantar commandée par FPF et par la Banque des Territoires, ce manque de visibilité constitue actuellement l’une de leurs plus grandes faiblesses, un obstacle qui empêche leur consécration en tant que véritable solution de financement pérenne pour les start-up et pour les entreprises.

L’absence des banques et des acteurs traditionnels de la finance de ce filon freine aussi son développement. La création d’un service de crowdequity par une institution renommée lui permettrait d’attirer des clients désireux de diversifier leur portefeuille d’investissement.

Selon Kantar, les sites de collecte en ligne – surtout les acteurs du crowdequity et du crowdlending – souffrent aussi d’un déficit d’image et de légitimité auprès des entreprises.

Dans l’imaginaire des investisseurs et des porteurs de projets, ces plateformes s’ouvrent aux structures associatives et aux entités non commerciales associées naturellement à un financement à perte.

Les acteurs du crowdfunding doivent davantage se faire connaître et convaincre de leur position de véritable source de financement pour les entreprises, au même titre que :

  • les établissements bancaires ;
  • les fonds d’investissement traditionnels.

Kantar leur suggère d’user de la pédagogie et d’enrichir leur offre, surtout celle des garanties de financement, pour y remédier.

Ces lacunes n’empêchent pas pour autant la finance participative de prospérer et d’attirer les PME pendant la crise.

La crise pousse les entreprises vers le crowdfunding

En dépit de leur jeune âge et de leur manque de visibilité, les sites de crowdfunding ont plutôt bien résisté à la crise économique provoquée par la pandémie. Cette résilience est tout sauf surprenante selon les auteurs de l’étude de Kantar.

Important En cette période, les investisseurs traditionnels se montrent plus exigeants, de la même manière que les banques.

Décrocher un financement auprès de ces institutions habituelles devient donc plus difficile pour les entreprises.

Ces dernières se réorientent ainsi vers la finance participative, boostée par l’appétence singulière des contributeurs aux risques plus élevés – synonymes de meilleure rémunération.

Important Et les faits montrent que l’activité des plateformes a connu une forte hausse au premier semestre 2020, avec un volume de collecte 34 % supérieur à celui enregistré à la même période en 2019.

Les contributeurs ont particulièrement apprécié les projets d’entreprise qui :

  • contribuent à l’emploi local ;
  • soutiennent l’économie réelle.
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