Le secteur du financement participatif marocain pénalisé par le retard de développement de nouveaux produits

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Après un peu plus de deux années d’activité effective, l’offre des banques participatives marocaines se limite à un seul type de financement, la Mourabaha, déclinée pour l’immobilier, les véhicules et les équipements. Ce fonctionnement à bas régime dû à la lenteur de l’adoption de nouvelles solutions pénalise tout autant les établissements eux-mêmes que les utilisateurs.

Retard de développement de nouveaux contrats de financement

Après deux ans, les banques participatives en sont encore à proposer la Mourabaha en plus des prestations des enseignes classiques, comme la gestion de comptes courants et d’épargne. Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, a reconnu un

Retard causé par la lenteur de la mise en place de nouveaux contrats de financements.

Abdellatif Jouahri.

Plusieurs professionnels du secteur attribuent ce délai aux trois acteurs en charge de ce dossier. Il s’agit du Conseil Supérieur des Oulémas (CSO), de la Banque centrale du Maroc et du Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM). D’après une des sources,

Chacune des parties prend le temps d’analyser en détail chaque contrat et les potentielles problématiques associées avant de communiquer son avis et ses suggestions.

La tâche est d’autant plus complexe que la Ijara, l’Istisna’a et le Salam, au contraire de la Mourabaha, vont se déployer pour la toute première fois sur le marché marocain.

Les entreprises, prochain défi des banques participatives

En attendant, l’ensemble du monde du financement participatif au Maroc souffre de ce retard. Un expert critique le système, où l’octroi de l’agrément aux banques précède la mise au point des produits. Selon lui, l’inverse aurait été préférable, afin que tout soit prêt au moment du démarrage, comme avec l’assurance Takaful, et pour éviter la frustration que génère la situation actuelle des banques participatives.

Ces dernières se défendent en affirmant avoir été opérationnelles très rapidement, une fois l’agrément en poche. Le dirigeant de l’une d’entre elles évoque un « démarrage réussi » et un « intérêt réel » des ménages pour les banques participatives.

Il ajoute qu’

En aidant les particuliers à financer l’achat de voitures ou de biens immobiliers, celles-ci contribuent au dynamisme économique.

Pour lui, le prochain défi consiste à « séduire également les entreprises », notamment les PME, qui commencent à recourir à la Mourabaha.

Les futurs contrats devraient inciter davantage d’entreprises à se tourner vers les banques participatives. Pour investir dans la promotion immobilière ou la création d’entreprises, l’Istisna’a représente une solution intéressante, tandis que le Ijara et le Salam se destinent plutôt à l’investissement dans des équipements et le financement du BFR.

Important Enfin, les professionnels plébiscitent l’extension du Takaful afin d’assurer les milliards de dirhams de financements qui ne bénéficient pas encore de couverture.

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