La Tunisie fait appel au financement participatif pour sauver les entreprises affaiblies par la crise du coronavirus

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La Tunisie fait appel au financement participatif pour soutenir les entreprises en quête de ressources financières. C’est du moins, ce qui est prévu par le projet de loi sur ce mécanisme présenté récemment à l’Assemblée des représentants du peuple pour adoption. Une excellente stratégie selon certains observateurs qui y voient cependant une certaine faille qui mérite d’être rectifiée maintenant que le coronavirus a amené la crise au pays.

En février dernier, la Tunisie a présenté un projet de loi sur le crowdfunding à l’Assemblée des représentants du peuple. Son objectif, faire adopter une nouvelle législation concernant ce mode de financement pour lui permettre d’apporter davantage de contribution dans le soutien financier des entreprises. Soit, à hauteur de 2 milliards 500 millions de dinars si l’on croit les estimations de la Banque Mondiale.

Ainsi, ce mécanisme est en phase d’obtenir une place prépondérante dans le système sauf que son adoption tarde à venir, alors que c’est en cette crise sanitaire que le secteur entrepreneurial en a le plus besoin.

Une raison suffisante pour inciter ministre de l’Industrie et des PME Salah Ben Youssef ainsi que d’autres personnalités à solliciter sa mise en vigueur dans les meilleurs délais avec l’espoir d’y apporter une certaine modification en intégrant les outils d’auto collecte (don et don-récompense).

La mise en place du système tarde à venir

Pas plus tard que le jeudi 21 mai dernier, le ministre Salah Ben Youssef a profité de sa présence au webinaire sur le thème « le crowdfunding : mécanisme de financement innovant post-crise » pour faire valoir que :

Le mécanisme de crowdfunding est indispensable pour faire face au problème de financement des entreprises tunisiennes, notamment durant cette conjoncture difficile de crise, déclenchée par la pandémie covid-19.

Tout cela pour dire que l’entrée en scène de ce mode de financement est plus que jamais nécessaire pour sauver le secteur entrepreneurial du désastre, sauf que sa mise en place tarde à venir, alors que le projet de loi le concernant a été déposé auprès de l’Assemblée depuis février. C’est d’ailleurs la raison incitant ce membre du gouvernement tunisien à dire que :

Il faut le mettre en œuvre très rapidement, car l’identification des financements est une question de vie ou de mort pour certaines entreprises et pour tout le tissu économique, d’autant plus que le financement classique ne peut pas donner satisfaction à toutes les demandes.

En parallèle, M. Salah Ben Youssef a aussi partagé son point de vue concernant ce dispositif qu’il juge insuffisant dans la mesure où il n’a intégré que l’outil du prêt et de l’investissement dans son système. Un avis partagé par Amor Bouzouada, directeur général de l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII) et Arnaud Poissonier, fondateur de la plateforme crowdfunding Babyloan soutenant que les instruments d’auto collecte (don et don-récompense) doivent être pris en compte.

Les outils d’auto collecte sollicités

Auteur principal de l’étude sur le rôle du crowdfunding comme instrument de la relance économique tunisienne post Covid-19, Arnaud Poissonier est bien placé pour soutenir l’idée que :

La Tunisie doit se doter de l’outil don-récompense pour que le système de crowndfunding soit efficace.

Arnaud Poissonier.

Et d’ajouter que :

Cet outil est plus efficace, car il est destiné à tout porteur de projet en permettant de financer une affinité de typologie de projets (entreprise, culturel, sportif et de lancer une Startup…)

Pour étayer ces dires, cet expert a d’ailleurs soutenu que plus de 100 projets tunisiens ont été financés par don et récompense auprès de sites étrangers pour un montant total de 300 000 dinars. Un choix qui, selon lui, permettra à la Tunisie de baisser son taux de chômage qui est relativement élevé (33%).

Ce, en permettant aux jeunes sans-emplois de trouver un financement pour le lancement de leurs projets ou en donnant accès au microcrédit à un nouveau système de refinancement. À ce spécialiste d’ajouter :

Le crowdfunding contribue à une relance en Tunisie post-covid d’autant plus que ce mode de financement est l’allié de tout porteur de projets, dynamise le tissu économique national et local, booste les startups et les entreprises, et favorise la création d’emplois.
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