La crise sanitaire du coronavirus a permis à la finance participative de renforcer sa position au Maroc

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La crise sanitaire du coronavirus a permis à la finance participative de renforcer sa position dans le Royaume chérifien. C’est ce qui ressort de la conférence en ligne organisée par le Club des dirigeants Maroc à la date du 5 juin dernier faisant participer différents acteurs spécialisés dans ce domaine qui sont d’ailleurs confiants quant à l’avenir de ce système financier sur le territoire.

En début juin, s’est tenu un webinaire organisé par le Club des dirigeants Maroc, cet organisme réunissant différents établissements bancaires spécialisés dans le financement participatif qui, à travers cette conférence en ligne, s’est fixé comme objectif de faire un état des lieux de cette branche de la finance alternative en cette période de crise sanitaire engendrée par le coronavirus.

Il en ressort que malgré ce contexte des plus difficiles, les intervenants à cette réunion se sont laissés dire que le système est au mieux de sa forme en prenant en compte les indicateurs de performance démontrant des signes encourageants. L’occasion leur permettant également de mettre en exergue les risques pouvant mettre en péril le développement de cette filière récemment intégrée au Royaume.

Une performance encourageante malgré la crise

Au Maroc comme dans tous les pays où la présence du coronavirus est détectée, l’on constate que les secteurs d’activité ont tourné au ralenti ou se sont quasiment arrêtés.

Du moins, pour la majorité d’entre eux puisque certaines filières font figure d’exception comme pour le cas du financement participatif qui, malgré le contexte actuel, affiche une performance encourageante donnant le sourire aux banques participatives du Royaume qui s’accordent à dire que :

Bien que cet écosystème soit incomplet, il a réussi en peu de temps à capter une tranche importante de la clientèle et surtout à intéresser les opérateurs financiers du monde entier.

En effet, il se trouve que la crise sanitaire et économique engendrée par cette pandémie n’a pas empêché ce système financier de progresser même si sa présence dans le Royaume est des plus récentes. La preuve en est qu’en cette période critique, quelque 10 milliards de dirhams ont été octroyés en empruntant cette voie et qu’en parallèle huit banques spécialisées dans ce domaine sont demeurées opérationnelles et que 120 agences ont ouvert leur porte.

Soit, autant d’indicateurs permettant aux professionnels du secteur de conclure que :

C’est une dynamique qui malgré le contexte actuel est appelée à se consolider, du fait que la crise de la Covid-19 offre aux opérateurs de la finance participative des opportunités indéniables pour le développement de leurs offres et l’élargissement de leurs cibles.

À Mohamed Maarouf, directeur général de BTI Bank, d’ajouter :

Tout est bénéfique pour les banques participatives parce que tous besoins nouveaux et perceptions nouvelles tombent à point. Nous sommes encore en train de construire notre offre et nous n’avons pas une taille ou une structure lourde qui nous handicaperait. D’autant plus que nous disposons d’instruments technologiques très récents qui nous permettent de faire face à toutes les attentes.

Mohamed Maarouf.

La finance participative marocaine a besoin de soutien

Il va sans dire qu’au Maroc, le financement participatif se porte plutôt bien, malgré la crise. Ce qui n’empêche toutefois les acteurs du domaine de penser que le système s’expose à des risques pour les inciter à dire que :

Notre système bancaire est certes très solide, mais nous ne savons pas quels seraient les effets de cette crise sur les acteurs du secteur. Avec le nombre d’entreprises en difficulté, des défaillances vont se produire, mais personne aujourd’hui ne peut prévoir l’ampleur de ces défaillances. Une chose est sûre, un changement de paradigme attend le secteur dans les prochains mois.

Et d’après Said Amaghdir, directeur associé de Finance Value, la vraie menace réside en l’absence d’un système assurantiel couvrant les risques liés au système en faisant allusion à l’assurance Takaful. Tout cela, pour en venir au fait que la finance participative marocaine a besoin de soutien. C’est d’ailleurs, l’une des raisons l’encourageant à attirer l’attention du pouvoir public en s’exprimant en ces termes :

Nous demandons à ce que l’écosystème de la finance participative soit complet parce que la force de frappe de cette nouvelle finance est visible dans cette synergie existant entre la banque, l’assurance et les marchés des capitaux. Nous souhaitons que nos régulateurs passent à la vitesse supérieure de telle manière à fixer des objectifs réalistes et d’accompagner sereinement les banques pour faire face aux contraintes, notamment la baisse de financement en cette période.

Said Amaghdir.

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