La crise du Covid-19 a permis au crowdfunding de faire un bond en avant dans l’écosystème du financement de l’économie

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La crise du Covid-19 a permis au crowdfunding de faire un bond en avant dans l’écosystème du financement de l’économie. C’est du moins, l’avis de Morgan Teisset et de Matthieu Neige, deux experts qui se sont donnés pour mission d’analyser l’évolution de ce segment de la finance alternative en cette période d’épidémie.

Le financement participatif, c’est sur cette branche de la finance alternative que ce sont concentrés les études de Matthieu Neige et de Morgan Teisset depuis l’entrée en scène du coronavirus sur le territoire français. Il en ressort que contrairement aux autres secteurs d’activités y trouvant une source de souffrance, le crowdfunding a vu un levier pour sa croissance.

Pour étayer ces dires, ces analystes ont d’ailleurs avancé le fait que cette crise sanitaire a permis au système de relever l’un de ses plus grands défis depuis des années, celui de faire partie des principaux mécanismes financiers destinés à soutenir les entreprises, ces piliers majeurs de l’économie française.

Un mécanisme face à des défis majeurs

Faisant partie des systèmes de financement les plus récents, le crowdfunding a encore du chemin à faire pour trouver sa place dans un univers fortement dominé par les acteurs traditionnels comme les banques. D’ailleurs, les analystes Morgan Teisset et Matthieu Neige s’accordent à dire que le plus grand défi de cette filière est de parvenir à se faire une place prépondérante dans cet univers en faisant valoir que :

Le financement participatif est en quête d’une place de 1er rang dans l’écosystème du financement de l’économie. Si en théorie le mécanisme est séduisant, le secteur peine à trouver son modèle de croissance.

Et d’ajouter :

Pour percer dans le milieu, les plateformes doivent ainsi à la fois capter les meilleurs projets de financement, et draguer une grande quantité d’épargnants pour pouvoir les financer.

Dans cette optique, ces experts estiment que ce segment se doit encore de faire face à deux principaux obstacles essentiellement liés aux habitudes :

  • Des entreprises qui ont tendance à opter pour les acteurs financiers traditionnels notamment représentés par les banques ;
  • Des épargnants qui continuent de considérer que placer son argent consiste à arbitrer entre prendre des risques ou ne pas en prendre, les actions, l’assurance vie ou l’investissement dans la pierre.

Et comme si cela ne suffisait pas, l’entrée en scène du coronavirus aussi a augmenté les enjeux si l’on croit ces spécialistes précisant que :

Le défi du financement participatif face à cette crise économique est la préservation de la confiance des épargnants envers les plateformes. On comprend bien ici que ces dernières sont en train de vivre une période particulièrement critique. Des cessations de paiement ou des faillites de masse engendreraient probablement une défiance des épargnants en écornant la confiance qu’ils accordent à ce produit d’épargne.

La crise sanitaire est une aubaine de développement pour le crowdfunding

À première vue, la crise sanitaire a rendu encore plus ardu le chemin des entreprises dans l’atteinte de leur objectif. Mais en y regardant de près, Morgan Teisset et Matthieu Neige ont découvert un effet-surprise en faisant valoir que :

Cette période est potentiellement explosive, elle est aussi stratégique, car constitue une formidable opportunité pour le secteur d’accélérer sa quête de devenir un engrenage prééminent du financement de l’économie.

Comme preuve, ces derniers ont pris en exemple la décision du gouvernement à intégrer les acteurs du crowdfunding dans son plan PGE (prêt garanti par l’État) qui, rappelons-le, est une offre de crédit exceptionnelle destiné à soutenir financièrement les entreprises en difficultés à cause du coronavirus. Une occasion en or pour cette filière de remonter en estime auprès des Français. Du moins, pour la majorité d’entre eux, si l’on croit les résultats du sondage d’Odoxa-comfluence soulignant dans son rapport que :

61% des Français pensent que nos sociétés ne pourront plus fonctionner comme avant et que notre rapport aux autres, à l’environnement, à la croissance, et à la mondialisation changeront profondément.

Ce, en accordant plus d’importance au financement participatif maintenant éligible au PGE et qui peut désormais profiter de cette occasion pour concentrer davantage d’efforts en tant qu’élément majeur dans l’écosystème du financement de l’économie.

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